lundi 31 décembre 2007

Une France enfumée

Je sors de ma torpeur à durée indéterminée (TPI, qui sera bientôt requalifiée en torpeur unique, TU, mais ce n'est pas le sujet), pour parler un peu de l'interdiction de fumer dans les lieux publics, louée un peu partout... sauf par nos amis de la Haute-Vienne.


En gros : l'État a fait preuve de totalitarisme et est en contradiction avec son discours sur le pouvoir d'achat. On passera sur le petit détail du changement de gouvernement depuis l'adoption du décret, pour s'interroger rapidement sur cette mesure si diabolique.


Déjà, État totalitaire, car vu que fumer est un droit, enfumer est un devoir ?
Je suis le premier à déglutir quand on compare le gouvernement au régime de Vichy pour ses décisions, quelles qu'elles soient, alors quand on le dit totalitaire car... les fumeurs n'auront plus le droit de décourager les poumons propres d'aller au bar, je saute sur place et démembre un oursin ! C'est une question de santé publique et de confort, mais bien sûr, un fumeur ne peut pas comprendre. Il ne sait pas qu'il lui suffit d'être le seul avec une clope au bec dans un bar pour gaver tout le monde.
Pourtant, le fumeur a un point commun avec les poumons propres : il n'apprécie pas le bruit que fait son voisin. D'ailleurs, comme les non-fumeurs, il n'a rien contre les trois passions de son riverain, le didgeridoo, le hard-rock et les amplis. Le fumeur souhaite seulement ne pas profiter de ces passe-temps qui ont plus tendance à lui coller la migraine qu'à le mettre en transe. Et le fumeur est assez soulagé d'être épaulé par la législation, et de ne pas avoir à endurer des hurlements aborigènes dus à une pratique musicale incontrôlée. Le fumeur aime bien son voisin, du moment qu'il ne partage pas ses symphonies en bruit mineur.
Alors pourquoi le fumeur (pas tous, ceux du style jeremie, l'auteur de la prose du 81) ne comprend-il pas que sa cigarette est un didgeridoo en puissance ? Sa fumée est le gémissement de l'instrument ; ses conséquences ne sont pas les migraines, mais les cancers. Et imposer sa pratique de la nicotine aux autres consommateurs est aussi respectueux que si je me ramenais avec une cornemuse et essayait d'interpréter Star Wars dans le café !
La liberté des uns s'arrête là où commence celle des autres, et la mienne commence dans les lieux publics. À celui qui brandit sa liberté de s'intoxiquer n'importe où et d'intoxiquer n'importe qui, je lui répond que ma liberté de respirer, ne pas attraper de cancer et de ne pas avoir d'asthme est infiniment supérieure à son petit plaisir immédiat, superficiel et artificiel.


Je ne vais pas critiquer le recours de l'auteur du 87 à l'ironie, je serai un peu en porte-à-faux, mais son interrogation sur le maintien de la vente des cigarettes est sans doute plus idiote que fine. Supprimer ces « bombes à retardement » ferait exploser l'économie souterraine d'une manière (actuellement) incontrôlable, et si elles n'étaient plus vendues, comment compenserait-on l'interdiction de l'euthanasie ?
Comparer à l'alcool, c'est n'avoir rien compris au problème : l'État est libertaire, il te laisse te droguer et bousiller tes alvéoles pulmonaires, mais souhaite juste t'empêcher de faire de même à tes concitoyens. Et l'alcool ne se répandant pas dans l'air (enfin, certaines espèces, si, mais il paraît qu'il faut éviter de les boire), l'État, dans sa grande magnanimité, t'autorise à t'en remplir le sang dans les bars. Par contre, il t'interdit de mettre le goulot de ta bouteille sur la bouche de tes voisins de table en leur pinçant le nez, ce que tu pourras regretter, appréciant apparemment leur faire respirer ta fumée ; mais rappelle-toi, on est dans un pays totalitaire.


Le deuxième argument brandi par nombre d'opposants à la loi et repris par ce rédacteur haut-viennois, c'est la suppression de 3000 emplois inhérente à la fermeture des bars à narguilé. Il s'agit apparemment d'un oubli du législateur, que personne ne semble vouloir rectifier. Cependant, il faut bien comprendre que formuler cette exception, c'est en réalité autoriser des bars "tout fumeur" à exister. Ce qui n'est pas prévu par la loi, et on le comprend aisément : comment assurer le succès d'une mesure en prévoyant dès le départ que certains pourront s'y soustraire ? Dans les zones peu équipées en cafés, comment assurer l'alternative non-fumeur quand le bar du coin s'est auto proclamé fumeur ?
La décision ne prévoit donc pas d'exception. Et délivrer l'autorisation de fumée (oui, é-e) à certains bars juste car ils se disent bars à narguilé, c'est pousser certains gérants à se réclamer de cette catégorie, afin de récupérer une clientèle fumante peu encline à changer ses habitudes, même si en échange il faudra acquérir une pipe à eau. C'est pousser à la fraude, en tout cas dans une période de transition où chaque barman craint de perdre ses clients fumeurs. Et que le petit plaisantin qui suggère d'autoriser de fumer uniquement la chicha dans ces lieux aille postuler au concours de la proposition de loi la plus inapplicable. Autoriser les exceptions, c'est tuer l'essence du décret.
Puis c'est également instaurer une inégalité entre bars classiques et bars de ce type, ces derniers ayant en effet une chance unique de piquer les consommateurs aux poumons noirs aux autres cafés. Enfin, cette loi annonce également des efforts importants dans le domaine de la santé publique, et autoriser une pratique autrement plus dangereuse que la cigarette dans des lieux publics n'aurait guère de sens.
Ceci dit, il est assez aberrant que rien ne soit prévu pour aider les travailleurs du secteur, livrés à eux-mêmes après le 2 janvier.
Mais quand je vois sur Rue89 le président de l'Union des Professionnels du Narguilé déclarer : « on a un million de clients en France, on leur a dit votez UMP », je sèche mes larmes et passe à autre chose. Cigarette, on te regrettera. Ou pas.


Bonne année au fait !

mardi 27 novembre 2007

Solidarité Bourbonnaise

Ce blog soutient officiellement les déchus de l'Allier. Ils sont mieux placés que moi pour parler de ce qui c'est passé, mais en (très) résumé, une liste s'est présentée contre eux le jour de l'AG de vote, avec à sa tête et parmi ses membres des militants qu'ils ne connaissaient pas... et qui ont remporté l'élection.


Éthiquement c'est du n'importe quoi, mais je me pose quelques questions statutaires. D'après l'article 24.1 :


La liste des adhérents admis à voter dans la fédération est identique à la liste du congrès national.

Or les démissionnaires rapportent que « la tête de liste, Pierre Louis Rolle, ne figurait pas sur la liste d'émargement du congrès trois semaines plus tôt ».
Le nouvel animateur fédéral n'aurait pas donc pas du être autorisé à voter... D'autant plus que les adhérents capables d'exercer ce droit n'ont pas besoin d'une légitimité particulière, l'ancienneté suffit : il leur faut être « en possession de leur carte MJS à jour depuis au moins 3 mois ». Ce Pierre Louis ne possédait donc pas sa carte MJS dans l'Allier en août, sauf erreur le mois dernier, et en est devenu Animateur Fédéral ! D'ailleurs, mais c'est sûrement un homonyme, ce serait beaucoup trop gros, il y a un socialiste nommé Pierre-Louis Rolle à l'Institut d'Études Politiques de... Lille ! Le même, signant une pétition en faveur du vote papier, indique être du 59 (Nord), pas du 03, et son parcours sur Copains d'Avant ne montre aucun ancrage ou attachement familial au département.
Revenons à nos histoires. Je ne sais pas qui a présidé la séance, mais d'où venait cette nouvelle liste d'émargement modifiée alors qu'elle n'aurait pas du l'être ?
Éventuellement du National car, toujours selon les statuts :


La liste des votants est publiée par le BN 15 jours avant le vote.

C'est donc cette instance qui a pu décider d'ajouter quelques personnes, contre ce que stipule l'article 24... On peut imaginer que le nouvel AF ait été lésé par le BN, qui a rectifié son erreur. Curieux tout de même que ç'ait également été le cas de plusieurs adhérents fraîchement débarqués.
Et puis, comment expliquer que l'ancien animateur fédéral ne les connaisse pas, alors que d'après l'article 10.1, « toute demande d’adhésion est transmise à l’Animateur fédéral » ? Reformulée, cette question devient « comment le Bureau National, qui a publié la liste des votants, a-t-il pu considérer comme adhérents des gens qui n'avaient pas été présentés à l'AF, et donc validés ? »


Toutes ces interrogations et ces doutes justifieraient à mon sens que le vote soit annulé, pour mettre au clair ce flou statutaire, et en tout cas soulignent d'importantes lacunes dans les règles du MJS...

samedi 24 novembre 2007

Leave Manuel alone !

Il est de ces modes que seule la mode explique. « Refondation » par exemple est très prisée en ce moment. On a aussi « Manuel Valls est un pourri de social-traître », qui séduit beaucoup les bloggueurs de gauche.
Chaque mode a un évènement déclencheur, qui fut pour cette dernière l'interview du personnage dans le Figaro fin août.
Réactions en chaîne, qui permettent de manière intéressante d'aborder un peu tous les sujets.


Accusation, quels sont les faits ?


Nous pouvons faire un bout de chemin avec la majorité, à condition qu’elle nous entende, sur des sujets qui peuvent faire consensus. Je pense aux moyens qu’il faut donner à la justice, à la lutte contre la criminalité ou encore au dossier de l’immigration.

Formulation bien maladroite, dont les Manuel-basheurs se lèchent les babines :


« Le durcissement de la justice, les droits étendus donnés à la police, et la traque aux sans-papiers, pour Manu, no problemo : il kiffe. Grave. »
Comprendre une volonté de durcir la justice dans cette déclaration est au minimum une erreur de lecture, sinon une démonstration de mauvaise foi. Je lis "les moyens qu'il faut donner à la justice", or la science de la compréhension du français étant à peu près universelle, j'ai du mal à voir comment une telle erreur d'interprétation est-elle possible. Mais en effet, l'intention de donner plus de sous à nos magistrats peut, et c'est tant mieux, faire consensus.
Les droits étendus donnés à la police, outre le fait que ce ne soit pas le sujet de l'intervention du socialiste, sont ensuite mis sur le même plan que la traque des sans-papiers dont on devine le mal que l'auteur pense. Ah oui, on est chez un militant LCR : la police, c'est l'anti-justice, des skinheads qui cherchent seulement à casser du Beur et abuser de leur autorité, hein ? C'est pour ça que leur donner plus de droits (même si je ne sais pas desquels parle-t-il) serait une hérésie. Pourtant, CSP, auteur de cette diatribe, n'aurait pas craché sur des "droits étendus" aux immigrés. À la police, si. La police ! L'autorité ! Quelle horreur. Il finit sur la traque des sans-papiers. La tournure de la phrase n'est pas flatteuse, mais en effet, Valls pense que notre pays n'est pas capable d'accueillir tout le monde : « il faut donc assumer une politique de reconduite aux frontières dans le respect du droit et des personnes ». On peut transformer ce point de vue, passer de "reconduite" à "traque" parce que c'est plus marquant, mais il est bien rapide de coller l'étiquette "UMP" sur le fond, la pensée originale de Valls, pour éviter tout débat sur ce point. Ce n'est de toute façon pas ce qu'il déclare au Figaro, on dérive...
Mais CSP, comme ceux qui vont suivre, oublie le début de la phrase qui comporte une exigence préalable à ce consensus : « à condition que la majorité nous entende ». Quand on veut taper, mieux vaut oublier les passages qui ne disent pas ce qu'on souhaite entendre.


« Manuel Valls veut faire un bout de chemin avec eux? c'est impossible. Tout d'abord, cela se ferait sur leurs idées néo-cons. »
On retrouve un peu le « MoDem ? impossible, MoDem = droite », le blocage de principe. C'est le mot consensus qui provoque de l'urticaire chez certain, l'idée de ne pas constamment s'opposer à la majorité étant relativement nouvelle. Gageons que le temps aidera.
Mais ça n'est pas très sérieux, alors on trouve une explication : l'accord prôné par l'interviewé ne pourrait se faire que sur leurs « idées néo-cons ». Il aime la douleur, pour vouloir des convergences dans des domaines ou la majorité est "conne", c'est ça ?.. Oui, selon l'auteur du billet, qui écrit ensuite que Manuel Valls veut rejoindre le « goret fou furieux Hortefeux » (tout est dans la modération). Notre socialiste sur le bûcher écrit pourtant que « le projet de loi Hortefeux nie le droit de la famille, remet en cause les fondements de nos lois bioéthiques et assimile l'immigré à un délinquant ». Et il ne pense sûrement pas moins de la politique de reconductions chiffrées du ministère. Mais il est facile de prêter à quelqu'un les intentions qui nous arrangent en se basant sur une de ses citations, après avoir pris le soin de la retourner dans tous les sens. L'auteur manie ce procédé avec, il faut le reconnaître, une habilité certaine. Valls devient ainsi soutien de la méthode de Sarkozy : « il faut effrayer le bon peuple, faire naître des peurs, dénoncer des boucs-emissaires, flatter le populisme ». Ça c'est du raccourci, et du bon.


« Faire un bout de chemin avec la droite, mais la candidate de notre parti l’a déjà fait, triple couillon, en abordant des thèmes totalement étrangers à notre philosophie, en nous faisant chanter “La Marseillaise” dans ses meetings, ou quand certains de nos propres militants préféraient le drapeau français au nôtre, dans la rue et lors des actions. »
Où l'on apprend que chanter La Marseillaise, c'est faire un bout de chemin avec la droite, ainsi que de s'approprier le drapeau Français. Ah quand même. Apparemment, aimer son pays ne convient pas aux standards socialistes. Aux standards de Maxime Pisano, osé-je espérer.


« Faut-il en déduire que les députés socialistes sont invités à voter les lois répressives de Rachida Dati, peines planchers et enfermement maximum, sans politique préventive et sans moyens ? »
Si Clémentine HAutain souhaite jouer à Simplet, sans aucun doute. On retrouve l'art du raisonnement commun à tous ces détraqueurs, qui atteint ici sa splendide apogée : passer de « il faut donner des moyens à la justice » à « les députés sont invités à voter les lois [sur la justice] sans moyens » relève d'une maîtrise incontestable des déductions fallacieuses.


Accusation, quoi d'autre ?


Nous devons dire également que le travail est une valeur, que nous ne sommes pas favorables à une société de l’assistanat. Nous devons être aussi le parti de l’entreprise et des entrepreneurs, créateurs de richesses.

Travail, assistanat, entreprise, richesse, quatre mots tabous dans un paragraphe, c'était risqué.


« Et bien non Manuel, nous devons être le parti de la création et du partage des richesses, et non pas celui d'une oligarchie de profiteurs qui vivent du travail des autres. Ca commence à être énervant ce mythe de l'entrepreneur! »
Et c'est parti. Les entrepreneurs sont des profiteurs qui vivent du travail des autres. Passons sur le mythe du patron qui se repose et spolie ses salariés, pour cerner la notion d'entrepreneur. Un indépendant en entreprise individuelle en est un. Et, attention scoop, il bosse. Souvent beaucoup, pour s'en tirer avec les charges importantes dont il doit s'acquitter.
Un dirigeant de PME n'a pas le luxe de glander. Il travaille au moins autant que ses salariés (auxquels il a donné un emploi, au passage), et est loin de gagner des mille et des cents, les comptes d'une telle activité n'étant souvent pas très larges. La PME qui se fait plein de sous, paie ses employés au SMIC, et rémunère son chef par wagons de lingots, ça n'est pas un mythe, mais un fantasme de gauchistes.
Quant aux multinationales qui paient bien leurs dirigeants, c'est un autre problème, car les responsabilités n'ont absolument rien à voir avec les cas précédents. Ne pensez pas que j'esquive la question, mais elle mériterait un article à elle seule. Cependant, les gros patrons des grosses sociétés représentent une proportion tellement infime des "entrepreneurs" qu'il n'est pas malheureux de les ignorer quand on tente de généraliser sur ces derniers.
Ainsi, qualifier l'entrepreneur (« celui qui entreprend quelque chose ») de profiteur qui vit du travail des autres atteint le paroxysme du pathétique. Oui, nous avons besoin d'entrepreneurs. Nous avons besoin d'initiatives. Et enfin d'entreprises, qui, petit rappel, emploient des salariés.
Mais ce n'est même pas le propos du député socialiste, qui affirme seulement que le PS doit également rassembler cette catégorie de personne, et ne pas se limiter au milieu des ouvriers et des salariés. Car non, le Parti Socialiste n'a pas vocation à être le parti des travailleurs ni à mépriser les patrons. Il doit défendre l'intérêt de la société... comme de chacun.
Si vous comptez refonder en haïssant une partie de la population et en n'en représentant qu'une autre, le résultat sera pire qu'au départ ; épargnez-nous vos démarches. Le mythe de l'entrepreneur profiteur n'est pas énervant, seulement insupportable.


« Manuel Valls n'est pas à l'UMP, ni au MoDem, ni au MPF, ni non plus au Front national, c'est à dire dans les formations politiques qui ressassent exactement le même discours libéral sur "l'assistanat" et "l'entreprise" depuis des années. Non non, pas du tout. Il est au Parti "socialiste". Dont il paraît qu'il est de gauche. Sauf que non. Manuel Valls est de droite. »
Associer l'entreprenariat à la droite, c'est un peu comme réduire La Marseillaise à l'UMP, à la Maxime Pisano.
Et c'est succomber au même dogme pour lequel aborder les notions de pays et de patrie est une démarche de droite que de croire qu'il est contre-nature de s'adresser également aux non-ouvriers/salariés.
On n'a pas plus raison qu'on ne gagne les élections en ne s'adressant qu'à certaines personnes, qui plus est selon leur statut social. On ne décide pas pour les travailleurs ni contre les entrepreneurs (oui CSP, je suis le petit con MJS qui pense avoir tout compris, je peux dire ce qu'il faut faire et ne pas faire). Et si c'est être de droite que de vouloir gouverner pour tous, c'est triste pour la gauche. Ah, j'oubliais, ça vient d'un extrémiste de la LCR, c'est bon alors.


« Le travail comme valeur, l’assistanat… A ce niveau, ce n’est même plus une gauche de renoncement, c’est de l’abandon pur et simple! »
J'aime bien la définition de Wikipédia sur le sujet : « la valeur travail est notamment opposée à la valeur produite par les marchés financiers considérée par certains comme immorale car ne résultant pas d'un travail. » Oui, un travailleur a une valeur, il passe 35h par semaine (ou plus) à bosser. Mais pour certains, le concept est honteux, car il donne aux ouvriers, salariés, patrons, un certain mérite.
Pour l'assistanat, là où Valls reconnaît l'importance des employés et accorde un poids à leur travail, il doit dire que nous ne pouvons pas être favorables au versement perpétuel d'une aide aux démunis et sans-emplois, mais à la sortie de leur situation. Certains voient dans cette position une stigmatisation des chômeurs. C'est une erreur d'interprétation, car il est entendu qu'ils ne choisissent pas leur situation et désirent trouver un boulot.
Le député, en se prononçant pour l'insertion professionnelle plutôt que le soutien financier à vie, abonde dans ce sens.
La définition de Wikipédia de l'assistanat est également intéressante pour comprendre sa position : « les sociaux-démocrates et les sociologues emploient ce terme afin de dénoncer les insuffisances d’un système de redistribution qui ne permet pas à ceux qui en bénéficient d’améliorer leur situation et d’accéder à une réelle autonomie. Dans ce sens, ils considèrent que les dispositifs de redistribution mis en place doivent être améliorés afin de favoriser le progrès social. » Dénoncer ces positions en les assimilant à un abandon des convictions de gauche relève de l'obscurantisme idéologique souvent observable chez les TàGueurs/TàGuiens/TàGuistes/TàGueule.


Accusation, un bonus ?


Le deuxième sujet essentiel, c’est celui de l’autorité, qui est en crise. Une société a besoin de règles et d’ordre.

« Quand on sait que le premier point qu’il recommande, c’est d’admettre définitivement l’économie de marché, la distance de Valls avec les fondamentaux de la gauche commence à être sérieuse… »
Apparemment, la demoiselle a même du mal avec la reconnaissance de l'économie de marché. Et dire que Benoît Hamon et consorts basent une bonne partie de leur discours anti-social-démocratie sur ce point : « pas besoin de dire qu'on l'a accepté, on est dedans, tout le monde est d'accord là-dessus ». Et bien... non. Enfin, pour le coup, ce n'est pas Valls qui est critiqué, mais la majorité du PS. Admettre l'économie de marché ? Au bûcher, traîtres ! D'abord, c'est faux, on n'est pas dedans, et quand bien même, on peut toujours en sortir : devenons communistes ! Et si ça n'est pas ton idéal, tu t'éloignes des fondamentaux de gauche.
Pareil donc pour l'autorité et l'ordre, qui semblent être incompatibles avec nos valeurs d'après Clémentine Autain. Pourquoi attaquer perpétuellement ces notions, qui sont pourtant indispensables au bon fonctionnement d'une société ? Sans ces éléments, notre système serait anomique...
Quant à la "crise de l'autorité" dénoncée par le socialiste, je ne peux que l'appuyer, pour avoir été au collège et au lycée ces dernières années. Et je ferais mon vieux con en disant qu'en effet, ordre et autorité ne sont presque plus que des mots creux à ces niveaux.
Et je ferais également le mec de mauvaise foi en pensant à tous les régimes ne reposant pas sur l'économie de marché (et encore) que Clémentine Autain et autres CSP semblent défendre, et à leur rapport si particulier avec l'ordre et l'autorité.


Même si Manuel Valls n'y est pas allé avec des pincettes, la levée de boucliers qui a eu lieu à son encontre est révélatrice des nombreux tabous de la gauche d'aujourd'hui. Qu'ils portent sur la patrie, l'assistanat, le consensus, les entreprises, les sans-papiers, le travail ou l'ordre, ils sont nombreux et font obstacle à toute évolution de nos positions. Jamais nous n'évoluerons ainsi, et encore moins en réagissant instinctivement à certains mots-clés dans un article du Figaro en hurlant au loup sarkozyste sans même comprendre le sens des phrases dont ils sont tirées.

mardi 20 novembre 2007

Parti, ô désespoir

Parfois, je tape sur le MJS, mais parfois, le PS mériterait aussi de s'en prendre plein dans la poire.


Nous sommes en pleine préparation des municipales. Les sections ont élu leur représentant, sauf dans quelques villes comme Orly, et choisi ainsi celui ou celle qu'ils souhaitent voir mener la tête de liste en mars 2008. Avec quelques complications dans certains endroits.
À Boissy par exemple, le candidat naturel de la section a vu arriver au dernier moment une concurrente surprise, la secrétaire fédérale du Val-de-Marne, Michèle Sabban. Elle comptait sur son égo et son aura pour s'imposer, mais la seconde caractéristique n'arrivant pas à la cheville de la première, elle n'a fait qu'un score piteux. Son adversaire, Régis Charbonnier, a obtenu autant de voix que ne l'aurait fait Thierry Atlan s'il avait pu organiser un vote : 79%.
« Eh bien. Justice est faite ! Arrête de nous emmerder. » Oui, mais non, haha mon ami, comme tu es naïf, ce serait trop simple.
En fait, elle a choisi de profiter de son statut, parce que être première fédérale pour s'emmerder avec ces procédures que même un fils d'immigré il s'en fout ben faut pas déconner, surtout qu'elle la veut l'investiture à Boissy alors hein bon. C'est ainsi qu'elle sort, avec son fidèle acolyte Serge Lagauche, une circulaire annonçant la liste des municipalités réservées aux femmes. Car il faut être à la pointe dans le domaine de la parité, vous comprenez.
Oh, Boissy figure dedans ! Ça c'est une coïncidence, mais bon, elle ne va pas cracher dessus. Michèle Sabban va donc être la candidate PS à Boissy, parce que c'est une femme. Pas car elle est compétente, ni car elle a réussi à s'imposer intelligemment, ni car elle a le moindre centigramme de mérite, ni car elle connaît les dossiers de la ville, mais car elle a été dotée d'une longue chevelure par notre créateur ou la nature. C'est à croire que le destin voulait qu'elle soit la candidate de Boissy en 2008.
Enfin, cette nouveauté a un inconvénient : il faut bien qu'il y ait autant de villes femme que de villes homme. Et c'est ainsi que la mienne s'est vue affubler d'une mention "Réservée". Le problème, c'est que la fédération a laissé, comme à Boissy, un mâle se présenter... et gagner. La différence s'étant faite grâce aux voix du MJS (dépouillées à part, le vote secret ayant ses limites : sur 2, 2 furent pour Philippe Rosaire) (et dont je ne faisais pas partie), les votants se sont fait reprocher leur choix car il aurait été plus pratique pour la fédé qu'ils donnent l'avantage à la nana.
Reste qu'il a remporté l'élection interne. Cependant, la fédération lui a fait savoir qu'elle comptait donner une recommandation... en faveur de sa concurrente déchue. Qui ne s'en est pas plaint, mais a essayé de sauver son honneur en cachant son opportunisme, raté, d'ailleurs. Et hop, comme à Boissy, la perdante allait devenir tête de liste car c'est une femme, alors que l'homme connaît parfaitement les dossiers de la ville en tant que conseiller municipal depuis 2001.
Heureusement, le conseil fédéral à ciel ouvert du 19/11 a vu, semble-t-il, les responsables de la fédération retourner leur veste. Contrairement à ce qu'ils avaient indiqué en privé au candidat, ils se sont prononcés de faveur de sa désignation, à condition qu'il associe à part égale son ex-adversaire (!). Reste l'épée de Damoclès du National, qui peut toujours changer d'avis s'il s'avise d'écouter la lettre jointe par la prétendante déchue, trésor d'ambiguïté et de non-dits. A priori, ce ne sera pas le cas, mais le doute existe...


On est donc dans une situation où le parti interdit déjà aux désignés de se faire connaître en tant que tels avant l'officialisation des investitures le 15 décembre, mais où nous travaillons en plus sans savoir quelle sera la décision finale des instances nationales. Nos trois adversaires principaux en sont aujourd'hui à leur second tract. Notre premier du nom sera distribué dans un mois et demi au plus tôt, car on ne dispose pas du matériel qui sera proposé par la fédération, ni de l'assurance de la tête qui figurera dessus. Comment lutter à armes égales dans ces conditions ?



Chers Socialistes du 10,

Nous sommes dans une municipalité très difficile pour la Gauche. Nous avons besoin de soutien et d'organisation.
Cependant, vous avez décidé de choisir les candidats 4 mois avant les élections, ce qui est une aberration que les superlatifs me manquent pour qualifier. Comment faire connaître la personne qui sera soumise au scrutin des habitants en 4 mois... à une ville de 75000 habitants ?
Vous ne basez vos préférences que sur l'avis de la fédération et pas sur le vote des militants, ce qui conduit à un déni de démocratie souvent impressionnant de par son ampleur, et ça pour imposer vos amis un peu partout. « Tu as été gentille Michèle, tu ne nous as pas embêté, allez tiens, attrape ta candidature dans une ville que tu n'habites même pas. »
Enfin, et je peux parler du futur au passé, vous nous avez fait perdre, plus, vous nous avez fait faire un mauvais score.

Cordialement. Bonne rénovation.

jeudi 15 novembre 2007

Il a perdu son e !

Un billet inutile, qui a au moins le mérite de signaler que je vis encore.


Razzye Hammadi a lancé son site de campagne orlysienne (oui, je sais... en plus, il s'exprime officiellement en tant que candidat PS alors que nous, nous sommes obligés d'attendre le 15 décembre pour y être autorisés). Mais surtout, en route, il a perdu son "e".
On le constate dès l'URL : www.razzyhammadi.fr (ceux qui se souviennent des positions du MJS contre la mise en avant des personnes en politique sont priés de se taire). Mais Valerio Motta a également acheté razzyehammadi.fr, qui redirige vers l'autre ; c'est donc un choix délibéré, et pas à cause d'un petit malin qui aurait réservé le nom de domaine avec le "e".


Cette tendance se confirme à l'intérieur : tous les textes du site parlent de "Razzy" (sauf quelques oublis), ce qui donne quand même l'impression d'une über faute géante. Ce n'est pas le cas, car même sur son tract (vraiment moyen), l'interessé signe tel quel. Bien sûr, c'est complètement anecdotique, mais pourquoi diable change-t-il l'orthographe de son nom alors qu'il a toujours paraphé Razzye ?


À tout hasard, ne serait-ce pas pour éviter les résultats de Google sur l'expression "Razzye Hammadi" (correctement épelée), qui pourraient sérieusement refroidir les électeurs d'Orly ?


C'est tellement plus propre avec Razzy !


C'est un détail, mais c'est quand même incroyable d'en être réduit à changer l'orthographe de son nom pour faire meilleure impression ! Et vu les confusions que ça va entraîner, je ne suis pas sûr que ça ait valu le coup. J'espère au moins que l'heureux penseur derrière ça n'est pas Valerio, qui lance sa société de communication politique.


Enfin, pour revenir à des considérations moins superficielles, ce site n'est pas franchement un succès. Déjà parce que son apparence fait un peu "je découvre Photoshop CS : un dégradé par ci, une ombre portée par là" ; la colonne grise de droite est aussi joyeuse que Lionel Jospin et passe sous le contenu quand on lit une brève. La signature manuscrite, en plus de se lire Raggy Hammadi, n'est pas aussi réussie qu'elle fait cliché.


Ensuite, car on n'y apprend rien. Pas d'explication sur le choix de la ville d'Orly, un contenu pour le moins sommaire, seulement une déclaration d'intentions grandiloquente et solennelle.
Puis l'utilisation du logiciel libre WordPress sans le mentionner (sauf sur les pages d'inscription/connexion) me chiffonne un peu. Mais dans ce domaine, les critiques vont se résorber quand le site évoluera.


Tout ça pour dire qu'il a perdu son "e", décidément.

Ajout du 16/11 : l'entête a changé et est carrément plus présentable, et Valerio indique que le "e" vient de l'état civil de notre bon ex-président.

mercredi 7 novembre 2007

MoDem, l'alliance impossible

C'est en tout cas ce que nous ont seriné les intervenants du 8e congrès du MJS. Niet. Nada. Neni.


Pourquoi ?
Car nous avons, lors de la présidentielle, mis en avant l'argument « Bayrou est de droite », il serait alors incohérent de passer maintenant des accords avec son parti.
Tout d'abord, il faut remettre notre slogan dans le contexte : Bayrou a toujours eu des positions très proches de l'UMP/RPR et, de 2002 à 2007, a soutenu presque toutes les réformes du gouvernement. C'est ainsi que le revirement de ses positions à l'occasion de ces élections a paru pour le moins suspect et a autorisé toutes les hypothèses, dont celle de l'opportunisme, pas la moins plausible. Or la période de campagne n'aide pas à trouver de bonnes justifications à ses adversaires, surtout quand ils inquiètent.
Nous avons donc, moi le premier, usé de cette arme pour soutenir notre candidate auprès des personnes dont la sensibilité se plaçait à gauche.


Cependant, force est de constater que dans l'entre-deux tours, François Bayrou n'est pas retourné au bercail, en indiquant même qu'il ne pourrait pas, à titre personnel, voter pour Nicolas Sarkozy. Il n'a pas non plus cédé aux tentations législatives et ses rangs furent décimé par sa retraite.
Il est clair que ses choix politiques, même s'il est toujours possible de philosopher sur leur sincérité, sont établis. Et que son engagement le 14 octobre au Zénith contre les tests ADN était bien réel. Ainsi que celui en faveur du respect de la loi SRU, et que sa proposition d'intégrer au moins 25% de logements sociaux à tout projet immobilier. Ainsi que sa volonté de réduire la place de l'automobile, et que celle de déconstruire les ghettos au profit de quartiers mixtes. Tiens, ce sont des problématiques locales, auxquelles il me semble que nous souscrivons, et qui prennent tout leur sens à l'approche des municipales !


Alors, est-ce approuver l'intégralité des intentions politiques d'un parti, le MoDem, que de s'y allier ?
Certainement pas, le notre aurait déjà fusionné avec les Verts et le Parti Communiste. Mais force est de constater qu'à ce genre d'échéances, la majorité de nos dissensions n'est pas concernée, et que même si elles peuvent l'être, elles sont mises de côté. Ou au moins, on essaie de le faire.
Évidemment, il y a de grosses divergences dans plein de domaines entre le MoDem et le PS (heureusement) et il n'est pas question de les nier. Mais dans celui qui concerne la politique locale, elles sont limitées. Même économiquement, où nos principales mésententes règnent, la volonté d'interdire les budgets en déficit et de réduire progressivement notre dette concorde bien avec nos projets municipaux. Condamner de fait ces rapprochements au motif de divergences d'ordre programmatique est un argument de facilité complètement hypocrite.


Certes, psychologiquement, c'est plus facile d'aller chercher nos rapprochements à gauche. En adoptant de cette démarche, nous sommes libérés de la crainte de virer à droite qui nous saisit dès qu'une alliance avec le MoDem est évoquée. Pourtant, ça n'a pas plus de sens que d'appréhender une alliance avec le PC par peur de passer à l'extrême gauche ! Un partenaire à bâbord, un à tribord, quelle différence, si la règle de ralliement ne change pas, c'est à dire la souscription à un programme et des valeurs communes ? Allons conclure nos conventions où se trouvent nos convergences idéologiques, pas où se trouvent les partis dont le nom nous rassure.


La démarche d'alliance doit être menée dans chaque ville où des convergences existent entre les deux listes. Je l'ai déjà dit dans un billet précédent, c'est inenvisageable dans la mienne tant le MoDem est plus à droite que l'UMP, mais ça ne doit pas nous empêcher de vouloir associer les électeurs de Bayrou qui ne peuvent accepter ce candidat aux antipodes des valeurs de l'ex-prétendant à la Présidentielle, et qui partagent nos volontés municipales. De fait, il est impossible de se réunir dans certaines villes, car le contexte ne s'y prête pas ou car le MoDem est l'UDF avec un nouveau nom. Dans d'autres, il est important de se poser la question, de prendre des contacts, et de discuter. Personne n'en n'a jamais succombé.


Il est nécessaire de réaliser que la situation a évolué, et que la devise d'hier ne fait pas la politique de demain. Les alliances avec le MoDem doivent être envisageables, au cas par cas, comme les autres, car elles peuvent nous apporter quelque chose, et je ne parle pas du reniement de nos valeurs.

Au revoir Benoît, bonjour l'Europe

Benoît Hamon a quitté le Bureau National du PS suite à l'adoption en son sein du Traité Simplifié, hier soir, car cette décision « porte en elle le ferment de la division ».


On ne va pas particulièrement s'en plaindre au vu des positions du personnage, qui a également le mérite d'avoir été le premier président du MJS et possède ainsi une part certaine de responsabilités dans l'état de l'organisation, il y encore peu de temps aussi progressiste que la Lybie.
Supputations facilement confirmées en observant comment la démocratie semble trouver rapidement ses limites avec lui : en faveur d'un référendum national, il démissionne du Parti Socialiste quand le vote du BN n'abonde pas dans son sens. Votons, mais comme moi, s'il vous plaît.


La bonne nouvelle est également à deux facettes : l'acceptation de ce texte pour faire sortir l'Europe de l'impasse était nécessaire et inconditionnelle, et le fait que le deuxième parti de France s'y rallie est une avancée certaine.
Bonne journée pour le Parti Socialiste, et nouvelle défaite pour le MJS, qui, petit rappel, se prononce contre ce nouveau traité.

lundi 5 novembre 2007

8e congrès : Bordeaux / Saint-Médard-En-Jalles


Et voilà le 8e congrès du MJS, mon premier, qui s'est terminé. J'ai pu être invité grâce à une place vacante dans une fédération amie, et je ne regrette pas d'avoir fait le déplacement.
Bien entendu, Antoine Detourné a été élu nouveau président du MJS avec 95.2% de votes en faveur de sa candidature, la seule, au terme d'un suspens insoutenable habilement entretenu par Damien Lelièvre. Félicitations à lui et bon courage pour la suite.


Quelques remarques sur l'organisation


L'hôtel à 40 minutes de car, c'est pas sympa, surtout quand le départ est à 8h et que les interventions commencent avec plus d'une heure de retard à 9h50.
La nourriture fut dégueulasse, comme souvent bien sûr, mais c'est dommage de devoir aller acheter quelque chose pour avoir le ventre à peu près plein. À leur décharge, je suis difficile.
Acheter des tickets boisson le samedi soir et apprendre qu'on ne peut pas les réutiliser le dimanche matin, c'est du foutage de gueule.
Les animateurs se plaignaient du retard, mais en ne commençant jamais à l'heure, c'était prévisible...
Pour nuancer, la bagagerie était une réussite, pas évident pourtant, bravo sur ce point. L'accès WiFi, même si je n'en n'ai pas profité, était un atout certain. La salle était adaptée et le grand écran appréciable.



Quelques remarques sur le déroulement


La fusion des résolutions pendant le congrès est absolument aberrante.
D'abord car il y a eu un Conseil National de Synthèse qui aurait pu s'en charger. Bon, on me souffle à l'oreille qu'il était déjà très rempli. Soit, mais les auteurs des textes connaissent les personnes qui ont soumis les autres... Pourquoi ce processus n'a pas eu lieu par mail ? Le système utilisé à Bordeaux a empêché de préparer des interventions en contre correctes, car les textes issus des fusions n'ont été distribués au compte goutte que pendant la présentation des résolutions correspondantes, sauf exception, parfois même après.
Le vote à main levée, en plus de donner lieu à des estimations parfois grossières du nombre de voix, bride complètement l'issue des consultations. Chacun regardait la main du chef de son courant pour savoir s'il devait lever la sienne. Autant organiser un vote avec 5 représentants pesant le nombre des délégués qui leur étaient favorables ! Bien sûr, il n'est pas question d'installer une urne et de dépouiller à chaque résolution. Mais pourquoi ne pas offrir une feuille par délégué (délivrées strictement, pour éviter les quelques irrégularités inhérentes au système de carton mis en place : un carton = un vote, procurez vous un carton et vous devenez délégué), avec la liste des textes proposés (naturellement, les fusions doivent avoir été effectuées au préalable), et 3 cases en face de chaque : POUR, CONTRE, BLANC ? Elles seraient cochées au fur et à mesure de l'avancement des présentations et délivreraient les votants du regard souvent acéré de leur animateur fédéral. Bien entendu, la majorité d'entre eux suivraient toujours les consignes annoncées de façon discrète, mais ceux souhaitant s'opposer à un texte en particulier auraient la possibilité de le faire sans se griller. On gagnerait de plus un temps certain sur le vote à main levée.
Les interventions en contre de la majorité furent parfois très gratinées. On a eu droit à quatre reprises à l'argument inébranlable « une partie de la résolution fait déjà partie du TO, amendé par les militants », qui constituait même dans un des cas la seule justification de la consigne de vote. Alors que bien entendu, ces résolutions apportaient des précisions et des détails largement négligés par le texte d'orientation. À un tel point que l'on peut se demander si le fait d'écrire quelque chose sur un point déjà abordé dans le TO ne suffisait pas à lancer cette machine à contrer. Je vous laisse juger des ressemblances entre les deux résolutions sur l'Europe : l'« officielle » et celle proposée par le Val-de-Marne, si vous avez du courage. La seconde a été rejetée pour « éviter de se répéter ».


Quelques remarques sur le contenu


J'ai quand même été surpris par la virulence de certaines interventions et les tendances ultra-gauchistes de pas mal de participants.
Quand j'entends qu'il faut se battre au côté des cheminots pour défendre leur régime de retraite sans la moindre argumentation, comme si le fait qu'une grève soit dirigée contre le gouvernement suffisait à la légitimer, je suis consterné.
Quand j'entends un expatrié allemand qui nous a fait le tort de revenir en France s'exprimer sur l'Europe et partir dans une diatribe anti sociaux-démocrates car ils sont "fascistes et nazis", et qu'il se fait applaudir à pleines mains unanimement (moins 12) par l'assemblée, je me demande comment le MJS compte se reconstruire.
Quand Damien Berthilier, président de la Mutuelle des Étudiants, prononce un discours anachronique (sauf sur les questions de santé), personne ne scille. Personne non plus n'a remarqué la différence de ton entre son édito sur le site de la LMDE et son discours, qui témoigne d'une hypocrisie sans limite.
Quand le porte parole du Parti Communiste crache sur le Traité Simplifié (devant Hollande, qui fait heureusement partie de ses sages partisans) et que tout le monde se lève pour le féliciter sans prendre conscience que le rejeter c'est vouloir tout foutre en l'air plutôt que de faire, même doucement, avancer les choses, je soupire. Pour reprendre une formule de Jules de Diner's Room, « comme je ne puis avancer de trois pas, je refuse d'en faire un ».
Quand la moitié des intervenants affirme que la politique de Sarkozy « nous rappelle des heures sombres de notre histoire », je suis scié par ce manque de modération. C'est joli, les grandes phrases, mais ça ne sert qu'à exciter les militants qui ne jurent que par la révolution.

Ces trois jours furent un florilège de déclarations de ce type, à mon grand désarroi. Toutes les résolutions modérées furent rejetées, en partie car présentées par des fédérations sociales-démocrates (bien que le MJS revendique désormais cette méthode), et à 100% car le premier rang levait ses cartons sur-le-champ avant même que l'orateur ne demande les votes contre.


C'est usant de constater que le MJS se prend un peu pour la LCR, et je suis impatient de lire le discours d'investiture d'Antoine auquel je n'ai pu assister, pour voir si sa ligne est plus modérée et intelligente, ou dans la perpétuelle surenchère pour flatter la croupe de la majorité des adhérents.
J'ai cependant apprécié les échanges et l'ambiance assez sereine des discussions, et confirme mon opinion : un seul texte pour tant de sensibilités relève de l'hypocrisie, afin de faire dire aux médias et au PS que les jeunes sont unis.

Il y a encore beaucoup à dire sur ce 8e congrès, et je reviendrai éventuellement dessus plus tard... si j'en ai le courage.

mardi 30 octobre 2007

Des régimes spéciaux

Je tiens à préciser avant tout que je ne suis pas un spécialiste de la question, et que mon jugement pourra comprendre des imprécisions/erreurs dont je veux bien être informé.


À moins de vivre en autarcie dans le fin fond de la Moselle, vous savez que le gouvernement a lancé son grand projet de réforme des régimes spéciaux. Pourquoi ? Car, prenons exemple sur la SNCF, les cheminots (entre autres) ne cotisent (entre autres) que 33 ans pour leur retraite (source SUD Rail), 37.5 au maximum, contre 40 pour les bénéficiaires du régime général. Ces conditions avantageuses sont à attribuer aux négociations syndicales de 1945, qui ont fait valoir la pénibilité de certains métiers, pouvant justifier un régime plus souple.
Mais depuis cette date, l'espérance de vie a augmenté et les conditions d'exercice ont changé du tout au tout. Pas les régimes spéciaux.
Ainsi, un conducteur de train ou de RER n'a plus à mettre de charbon dans sa locomotive, mais peut toujours partir à la retraite des années plus tôt d'une femme de ménage ou qu'un maçon. C'est donc naturellement, et sans la moindre hésitation, que je me prononce pour la réforme.


Les syndicalistes, qui ne veulent pas abandonner leurs avantages, arguent que ces régimes ne concernent que 5% des retraités, et qu'on devrait donc les laisser tranquille : ce n'est pas avec ça qu'on va faire des économies. Les erreurs judiciaires représentent aussi une infime proportion des décisions de Justice, on ne devrait pas tout faire pour les éviter ? C'est une question de principe que de lutter contre ces inégalités qui ont aussi instauré un fossé entre les professions aux syndicats puissants et à celles qui n'en possédaient pas ou peu. Il est également paradoxal de voir les mêmes personnes s'insurger ensuite contre le régime spécial des parlementaires, alors qu'il ne touche qu'une proportion infinitésimale des citoyens, et que suivant cette logique, on ne devrait même pas l'avoir à l'esprit.
De plus, le financement de ces conditions particulières pose problème du fait de la baisse du nombre d'actifs, qui doivent assumer le coût plus élevé de ces retraites. Ce système, en plus d'être inégalitaire, produit du déficit, ce qui ne peut pas être considéré comme une solution viable.


Mais il y a des arguments chocs pour refuser cette réforme :


  • Les salariés de la SNCF ou de la RATP doivent cotiser plus que dans le privé et gagnent moins. Les syndicats découvrent le service public.
  • Conducteur de train est un métier épuisant moralement, ce qui compense la baisse de la pénibilité physique. En dehors du fait que la plupart des emplois de bureaux sont stressants, les professions de la SNCF ne se limitent pas à ça. Contrôleur ? Guichetier ? Il y a une quantité de métiers largement plus difficiles qui ne bénéficient pas de tous ces aménagements. Mais les syndicats savent trouver des facteurs de difficulté (plaquette Sud Rail) : « la grande vitesse, la longueur des parcours, la délinquance et l’insécurité, le développement accéléré des techniques, la concurrence exacerbée entre les moyens de transport ont remplacé la pénibilité essentiellement physique de jadis ». Le réchauffement de la planète et la disparition de la forêt amazonienne aussi ?

Le MJS, bien entendu, est contre la réforme. Car ces pauvres cheminots ont "un salaire moindre", leur retraite est "inférieure". C'est bizarre, on avait cru comprendre que l'intérêt du régime spécial était de proposer des conditions de retraites plus intéressantes... Enfin, s'il est tellement porteur d'inégalités, réformons ce système pour leur permettre de s'aligner sur le régime général ! En fait, non, parce que le travail "ne doit pas occuper la totalité de la vie d'un travailleur".
Petit calcul. L'espérance de vie en France est de 80 ans. Un cheminot part à la retraite en moyenne à 53 ans. En fixant l'âge moyen à la première embauche à 20 ans, on obtient 33 ans travaillés sur 60. À 50 semaines par an aux 35h (2 semaines de congés annuels, il me semble que c'est en deçà de la réalité), on a 57750 heures de travail dans une vie sur 524160 "disponibles", soit 11%. Alors en effet, le travail n'occupe pas la totalité d'une vie. À 40 années de cotisation, on passe à 70000 heures de travail, soit 13% d'une vie. Même dans ce cas, je trouve qu'on dispose de beaucoup de "temps libre". C'est pourquoi cet argument est erroné, et c'est un euphémisme.


Pourtant, je ne suis pas contre les régimes spéciaux dans l'absolu. Par exemple, je trouve normal que les poseurs de rails en bénéficient. Tout comme je trouverais justifié que les femmes de ménage aient la possibilité de partir à la retraite plus tôt. Et, bien entendu, je suis favorable à la suppression du régime spécial des parlementaires. Mais ça, ce sont les modalités d'une réforme indispensable. Qui, certes, ne seront pas entendues...
Ceci dit, il faut être réaliste et accepter le fait qu'en vivant plus longtemps, il est normal de travailler plus longtemps pour que notre système de solidarité fonctionne. Et cette règle doit aussi s'appliquer aux métiers plus difficiles, qui bénéficient également de l'augmentation de l'espérance de vie, même s'ils doivent continuer à disposer de meilleurs conditions de retraite.
À mon avis, il est essentiel de recenser les métiers dangereux ou pénibles afin de leur proposer un régime spécial adapté. Une telle évaluation prendrait notamment en compte l'espérance de vie des employés du secteur et les statistiques sur leur état de santé, et se ferait sans demander leur avis aux syndicats, qui vont toujours prêcher pour leur paroisse et essayer de conserver leurs avantages au détriment du bon sens et de l'intérêt général, comme l'a démontré la grève récente. L'accueil du site de Sud Rail est révélateur de ce nombrilisme inquiétant et me fait pour une fois prendre le parti du gouvernement, accusé de ne pas prendre en compte les avis des différentes parties. C'est peut être vrai, mais au moins, c'est réciproque.

jeudi 25 octobre 2007

Qui connait Antoine Detourné ?

Pas moi. Enfin si, mais que de nom... Un peu étrange d'ignorer complètement qui est le futur président MJS, et de ne connaitre de lui que sa position sur les franchises santé. Non que je nie son intérêt, mais c'est plutôt léger.


Loin d'égaler l'homme médiatique qu'est notre cher Razzye, il est très dur de trouver la moindre information sur Antoine Detourné. Quelques unes, grappillées un peu partout : il semble se reconnaître dans le courant d'Emmanuelli Nouveau Parti Socialiste, a fait ses études à Sciences-Po Paris, et a siégé à son conseil de direction en tant qu'élu UNEF. Il aurait également pleuré à l'annonce des résultats du 21 avril 2001... et a voté Non à la Constitution. Il est désormais permanent du Mouvement.


En plus d'être de notoriété publique, sa position de futur président se décèle déjà dans les vidéos mises en ligne par le MJS. Il est le seul adhérent à y apparaître en plus de Razzye Hammadi ! Le canal Youtube mjstv a d'ailleurs été créé à son seul usage : les deux vidéos présentes sont de lui...


Ses positions sont intéressantes (même si il a voté Non ;-). Ce qui me chagrine un peu avec Antoine, c'est sa manière de s'exprimer, car il ne parle pas aussi bien que Razzye. Dur à expliquer, mais il est moins à l'aise devant un micro que son futur prédécesseur, et sûrement moins proche du simple militant – Razzye l'ayant au moins été devant les caméras (peut-être même sans, je ne sais pas) . N'ayant absolument rien à faire de mes médiocres journées, j'ai compté le nombre de "heu" d'Antoine sur les 7 minutes 55 de son passage sur BFM TV : 48, soit 6 "heu" par minute ; ça fait pas mal. Or on est en plein dans le gouffre post-électoral, où il est toujours dur de rester médiatisés, et un orateur comme Razzye nous manquera (un peu). En contrepartie, Antoine semble être moins à l'aise avec la langue de bois, et ce n'est pas un reproche. Par exemple, dans une émission où il est amené à réagir à une Ségolènitude sur les médias, il réussit à défendre l'ex-candidate sans, heureusement, dire qu'il est d'accord avec ce qu'elle a sorti. Pronostic qui ne vaut rien : moins démagogue, plus élitiste ?


En tout cas, je pense que ses trois principales missions seront de rénover notre institution, de la maintenir sur la scène médiatique, et de faire prendre le bon virage au MJS, ce qui ne sera pas trop difficile en suivant, comme à l'accoutumée, le vent du PS. Tout de même, bonne chance, Antoine...

mardi 23 octobre 2007

Complications Orlysiennes et clarifications nécessaires

Vous avez récemment été tenu en haleine par le récit des aventures de Razzye Hammadi, candidat à l'investiture municipale à Orly, qui rencontre quelques difficultés.
Mais certains ne croient pas aux faits ici (et ailleurs) énoncés, tandis que d'autres se mettent à douter. Cela appelle quelques précisions sans doute nécessaires.
Tout d'abord, un truc important : je n'ai absolument rien contre Razzye Hammadi, que ce soit sur le plan personnel — je n'ai jamais eu à faire à l'homme — ou sur un plan plus global. Au contraire, je lui suis plutôt reconnaissant d'avoir médiatisé avec succès le MJS, et bien que n'étant pas d'accord sur tout avec lui, je n'ai aucune rancœur, haine, ou je ne sais quoi contre le personnage. Ça c'est dit.


Reprenons. Lundi soir, sortie de Conseil Fédéral, Thierry Atlan (le secrétaire de section d'Orly et ex-promis à la tête de liste pour 2008) fait une tête d'enterrement. Razzye est dans toutes les bouches. C'est donc sans esprit particulièrement aiguisé que l'on conclut que l'affaire a occupé une bonne partie des discussions.
Le secrétaire de section d'Orly, par ailleurs Maire-Adjoint de sa ville, confie son écœurement. Ce n'est pas seulement une affaire de place ; un parachuté aux municipales n'a que peu de chances d'être élu : « il gagnera jamais ! C'est ça qui me fait peur ». « La situation était déjà complexe et ça va ajouter de la confusion ». Il confie à demi voix qu'il ne se mettra pas sur la liste si Razzye est choisi par la Convention du PS en décembre. Il croit encore à sa non-désignation : « c'est suicidaire de le choisir ». Si jamais elle a quand même lieu, « c'est évident, je me présente pas ». Non, il fera « une petite dépression et s'en remettra ».
Mais, la question : à propos des « amis » ? Vincent Charlot, secrétaire à l'organisation de la section, prend le relai. Ils se sont inscrits plus ou moins en même temps que Razzye, fournissant tous les « mêmes dossiers, les même attestations d'hébergement », qui correspondent à d'« honorables citoyens d'Orly qu'on connaît fort bien ». Ils ne les ont pas vu à la section, certes, mais une vague d'inscriptions sur les listes électorales de membres du Bureau National du MJS est pour le moins suspecte, surtout quand elle concorde avec la déclaration de la candidature de son président... La municipalité les a ainsi recalé, avec Razzye qui habite à Saint-Maurice, la loi est précise sur ce point, car il a présenté un « faux dossier d'hébergement ». Or pour pouvoir voter à une investiture locale, il faut être présent sur les listes électorales de la circonscription correspondante. Par extension, si même notre président ne peut pas voter pour lui, on imagine la complexité de sa situation. Mais, voyons si ces nouveaux Orlysiens étaient bien aussi Orlysiens que Nelson Mandela, comme on le dit. Voici les personnes concernées.

  • Benoît Curinier. Secrétaire National du MJS à l'International.
  • L. S. Secrétaire Nationale à l'aménagement du territoire, à la ville, et au logement.
  • J-R M. Membre de la Commission Nationale d'Arbitrage.
  • Marion Pigamo. Membre du Bureau National depuis Septembre. Ex-animatrice Fédérale des Bouches-du-Rhône. Permanente du MJS.
  • Morgane Ollivier. Membre du Bureau National depuis Septembre. Ex-animatrice Fédérale du Var. Permanente du MJS.
  • Loriane Deniaud. Membre du Bureau National.
  • Barbara Verlach. Animatrice Fédérale de la Loire.
  • Chahid Dhaouadi. Socialiste de Toulon, ville d'origine de Razzye.
  • David Abrial. Militant MJS de la Loire.
  • Pierre Esselinck. Chargé de la « communication externe » du MJS de la Loire.
  • Miguel Tejos. Trésorier du MJS Paris.
  • Rose Michel. Militante MJS Paris.
  • Florence Stivenard. Militante MJS Seine Saint-Denis.

Je peux avoir fait une erreur, je la rectifierai dès qu'elle sera portée à ma connaissance. N'empêche que la proportion d'habitants d'Orly dans cette liste tend fortement vers 0... Voilà des faits, voilà du concret. Comme le dit Simon Jolles, si l'on me prouve que c'est faux, que cette liste sort de mon imagination, alors, bien sûr, je reconnaîtrai m'être trompé. En attendant, ça n'est pas le cas.


La suite ? Le National va sûrement suspendre la commission électorale d'Orly du 25 octobre. Thierry Atlan ne sera donc même pas choisi comme candidat par sa section, et la Convention de désignation des têtes de listes officialisera en décembre avec pas mal de chances un certain Razzye Hammadi comme candidat aux élections municipales d'Orly en 2008, sous l'étiquette du Parti Socialiste. Il va d'ailleurs s'inscrire à nouveau dans les prochains jours sur les listes électorales de la ville, ayant finalement loué quelque chose sur place. Mais apparemment, le PS du Val-de-Marne ne souhaite pas laisser les choses se passer de cette façon, et semble vouloir appuyer Thierry Atlan. Ça va schpountzer... (ou pas.)


Je vous laisse vous faire votre avis, et j'espère pouvoir demander dans les prochains jours sa version au BN, car ce serait plus sportif. Enfin, que pourrait-il honnêtement répondre ?

vendredi 19 octobre 2007

Ça sent fort le roussi, à Orly...

On sait que le Canard Enchaîné a pointé du doigt Razzye Hammadi pour son rameutage de potes à Orly.
Et on sait désormais que Razzye Hammadi n'a pas été accepté au PS local, comme ses congénères bienveillants... Ça risque de se compliquer pour notre omniprésident, comme l'explique un mail d'une personne importante du PS d'Orly :


Je peux vous annoncer que la commission électorale municipale a refusé hier les 14 inscriptions litigieuses dont celles de Razzie Hammadi. Les représentants du Préfet et du Procureur de la République étaient présents.
L'affaire risque d'avoir des suites judiciaires.
Il y a malheureusement des camarades dans la section qui se sont prétés aux manoeuvres de Razzie. Mais une majorité de la section s'y oppose. Appuyée par la Fédé et le Député.
Nous voterons le 25 octobre et désignerons certainement Thierry ATLAN, notre secrétaire de section comme Premier des Socialistes.

Comme quoi, s'habituer à l'absence de démocratie au MJS peut faire faire des conneries. Amen, Razzye.

samedi 13 octobre 2007

Le texte d'orientation nouveau cru

Le texte d'orientation nouveau est arrivé. Moins amer que le précédent, il a un certain goût de réalité, bien qu'il ait encore des relents de son aigreur passée. Mais je ne vais quand même pas regretter qu'on ait troqué un TO soviéto-marxiste en 2003 contre une prose socialo-gauchiste pour ces deux derniers congrès. En gros, la moitié du texte est en gras, c'est à dire amendée. Ce qui illustre la qualité de la mouture originale qui a du être réécrite à 50%...


Quelques remarques en vrac, au fil de la lecture ; c'est loin d'être complet et construit.


  • J'ai l'impression que le MJS a besoin névrotique, pour se rassurer dans ses positions socialistes et être certain qu'il est bien de gauche, de cracher régulièrement et à pleins poumons sur le capitalisme.
    « Un nouveau capitalisme financier destructeur d’avenir. »
    « Le service public est [...] un moyen suprême de résistance au capitalisme financier. »
    « Le capitalisme emporte tout sur son passage. » (environnement)
    « L'impôt doit être plus important pour les grandes entreprises capitalistes. »
    Ça y est, vous avez rempli le quota. Ouf, vous êtes bien de gauche.
  • La théorie du demi-grand complot est de retour, les médias sont ligués contre nous car des groupes de presse appartiennent à des amis de Sarkozy. Développons nos médias alternatifs et populaires nous disent-ils. C'est vrai que la Mjs TV donne envie d'aller plus loin... Faut pas exagérer, vous trouvez vraiment que la presse vous muselle ?
  • « Il faut lutter contre toutes les formes de travail humain dégradant comme le CNE. » Vous parler France en bas des salariés du capital de la langue et de la grammaire ?
  • Brr, encore le coup de la limitation stricte du nombre d'heures supplémentaires. Je sais pas vous, mais moi, j'espère avoir un boulot passionnant, et je vois pas pourquoi vous voudriez m'empêcher de faire ce qui me plaît autant que je le désire. Enfin, si, car "ça vole de l'emploi aux autres".
  • De un, dans certains secteurs, l'informatique à tout hasard, il y a plus d'offre que de demande, ce qui montre que généraliser c'est mal. De deux, cette logique conduit à des raisonnements complètement absurdes : non seulement, même à 2h/semaine, vous volez toujours de l'emploi à des chômeurs car vous pourriez toujours travailler une heure de moins, mais vous volez aussi de l'emploi en faisant le ménage vous même ou en n'ayant pas recours à un cuisinier. Votre but est soi disant de permettre à chacun de s'épanouir... mais pas par le travail s'il vous plaît.
  • Oui à la Turquie. Bon, forcément, vu que je suis contre, je relève.
  • Densifier les villes. Étape suivante : imposer au moins 30 étages aux nouvelles constructions urbaines et essayer de faire plus compact que New York ? Le texte relève (pertinemment) qu'il n'y a pas de place pour tout le monde en ville, et que ce sont pourtant ces zones qui génèrent de l'emploi, ce qui est source d'inégalités. Pourquoi ne pas tenter de se détacher de cette limite artificielle qu'est "la ville", et de créer des pôles industriels en périphérie ? Car ça pose des problèmes environnementaux et sociaux... qui n'existent que car ils sont cités dans le TO. Densifier les espaces urbains déjà denses pour que les citadins soient encore plus citadins, jusqu'à l'os, et que les autres aient le choix de rester dans des zones économiquement marginales ou de s'imprégner de la ville... non merci.
  • Les amendes SRU sont faibles. Ma ville paie 1.5 millions, sur 90 de budget total, soit 1.7%... c'est loin d'être négligeable. Oui, 15 millions seraient plus convaincants, mais on ne peut pas qualifier de « faible » une telle somme.
  • Il faut plafonner le montant de réversion des retraites des plus aisés... mais pas leurs cotisations. Quelle surprise...
  • L'état régule l'installation des médecins. Sympa pour ceux qui vivent en ville et à qui on impose de déménager en pleine cambrousse. En plus d'être une solution en carton, voici le meilleur moyen pour démonter des vocations et décourager des étudiants.
  • VIe république blabla Président de la République transmet ses pouvoirs au Premier Ministre blabla suffrage universel indirect blabla.
  • On transfère notre arsenal nucléaire à l'armée européenne. Et on le remplace par des pistolets à bisous ?
  • Le mandat unique renouvelable une fois, sauf pour les maires des petites communes. Cette nouvelle précision est bienvenue, mais la règle toujours bien trop aveugle.
  • « Le service public n’a pas vocation à être rentable. » En effet, ça ne doit pas être un précepte de fonctionnement, mais il est illusoire de penser qu'on peut se contenter d'un service public qui perd de l'argent. C'est une solution à court terme qui empêche le service de fonctionner correctement.
  • « La fiscalité des entreprises doit être augmentée proportionnellement à l’utilisation abusive des contrats précaires. Ces recettes supplémentaires alimenteront le financement de la sécurité sociale. » Je crois comprendre que l'objectif est de faire en sorte que les entreprises n'abusent pas de ces contrats. Mais alors, ce revenu supplémentaire disparaîtra quand elles seront éduquées, ce que nous souhaitons. Aussi paradoxal qu'éphémère...
  • Renationaliser EDF et GDF... Pourquoi pas gagner les élections tant que vous y êtes.
  • Il faut éradiquer la prostitution. Pourquoi, si c'est un choix ? Ce n'est pas parce qu'il y a du sexe en jeu qu'il faut se coincer. Il y a une demande, et ce n'est pas (sans hésiter) le pire métier du monde.
  • Les listes électorales (sans transition) doivent être paritaires... ou invalidées. Je trouve le principe de parité stricte complètement stupide ; c'est de la discrimination positive qui ne dit pas son nom et qui conduit à reléguer la compétence au second plan.

Cette liste est loin d'être exhaustive, mais le bilan est plutôt positif. Même si je trouve le principe de Texte d'Orientation assez ridicule, surtout rédigé comme la ligne politique qu'on appliquera quand qu'on sera au pouvoir et qu'on dirigera l'Europe et même le Monde !!! Mais un peu de fond ne fait pas de mal, et c'est quand même une bonne base pour estimer le positionnement du MJS. J'aurai préféré un vrai texte du réel, si c'eût été moins lourd de conséquences !


On sent quand même que cette prose a été pondue dans la hantise d'écrire quelque chose étiqueté trop à droite par nos militants trotsko-communistes, et j'ai toujours eu un peu de mal avec le yakafokon.

lundi 8 octobre 2007

Parachute doré

Razzye Hammadi prétend à l'investiture socialiste pour les municipales de 2008 à Orly. La ville aux 15% (exprimés) à droite en 2001, la ville de l'audace, la ville du combat !
Notre président va ainsi se retrouver candidat du Parti Socialiste dans une ville dont il n'a jamais foulé le pavé.
Cependant, il dément avoir été parachuté, grâce à cet argument choc : il habite depuis 5 ans dans le Val-de-Marne, pensez-donc ! Ça ferait presque passer le MoDem catapulté dans notre circonscription aux législatives pour un voisin de longue date. Nous ne l'avons pas épargné là-dessus, son prétexte étant la scolarisation de sa fille dans un des lycées du coin. Heureusement que mon groupe ne couvre pas Orly, je me serais senti en léger porte-à-faux vis-à-vis de nos tracts d'il y a 5 mois. Le fait que Razzye vive dans le 94 est vide de sens et ne donne aucun argument à cette candidature ; ce sont les municipales, pas les cantonales. D'ailleurs, si il souhaite réellement jouer la carte départementale, pourquoi ne nous a-t-il pas rendu visite, comme prévu, à l'AG de présentation des contributions du Val-de-Marne ? Il déclare que « c'est le département dans lequel [il vit] depuis cinq ans et où [il] entend militer ». Sans oser lui demander de militer, un bon début serait qu'on l'aperçoive dans la fédération. Et puis, si il habite depuis 5 ans dans le 94, pourquoi « entend-il militer » parmi nous seulement maintenant ? Son dernier mail sur la liste de diffusion date de mars 2007, et il n'a bien entendu pas pris la peine de nous avertir de sa candidature à Orly. C'est un peu gros de mettre le Val-de-Marne en avant afin de justifier son parachutage alors que son investissement dans la fédération tend vers le néant.


D'autant que le MJS me semblait avoir des positions modernes dans le domaine de l'électoralisme, comme par exemple en condamnant sévèrement le cumul des mandats. Cette pratique est pourtant à mes yeux plus acceptable que le parachutage, qui consiste à imposer à une ville et à une section quelqu'un qu'elles ne connaissent pas et qui réciproquement ne connait rien de l'endroit où il atterrit (à Orly, hoho). C'est une pratique d'un autre temps, destinée à récompenser ou à remercier des personnes par un poste, alors qu'une candidature à une élection municipale doit être motivée par l'investissement et l'engagement personnel dans la vie locale. Je ne dis pas qu'il faut se limiter toute sa vie à la commune dans laquelle on a fait ses armes, seulement qu'on ne peut pas débarquer de nulle part dans une ville sans n'y avoir jamais milité, et surtout, surtout, pas pour se présenter à ces élections. Je pense à tous les adhérents PS d'Orly qui sont actifs depuis des années, aux conseillers municipaux socialistes qui connaissent les dossiers de la ville et dont certains seraient sûrement bien plus aptes à reprendre le flambeau que Razzye, même les sympathisants locaux étant plus légitimes que lui.


Nous savons d'ailleurs qu'il devait initialement être catapulté à Hénin-Beaumont, face à Marine Le Pen, mais qu'il a fait marche arrière devant la levée de boucliers du PS local. Puis c'est sûr que l'argument "5 ans que j'habite dans le même département" ne collait pas. Mais la façon dont il présente ce changement d'orientation (fin de la vidéo) est un peu choquante : « je me sentais bien d'aller à Hénin-Beaumont, mais j'ai emménagé avec ma copine depuis samedi (29/09 ?) et elle voulait rester en région parisienne ». Même dit sur un ton léger, je trouve ça étrange. Il choisit la ville qu'il veut diriger en fonction des désidératas de sa copine ?! C'est la fête chez les pingouins, dîtes-donc.
D'après Paul Meyer, secrétaire National, la raison de ce retrait est – heureusement – plus réfléchie (source lavoixdunord.fr) : « on n’a pas voulu opposer à Marine Le Pen un parachutage quand on a quelqu’un de la qualité de Pierre Ferrari. Il n’était pas question de faire doublon. » La section d'Orly et le candidat qu'elle aurait présenté sans notre président apprécieront.


La situation de la ville choisie est en tout cas favorable, et c'est un euphémisme. En plus des 15% de droitistes en 2001, des 60% en faveur de Royal le 6 mai, le seul adversaire à gauche est un communiste de 82 balais ayant effectué 43 ans de mandat. Apparemment, les défis ne font pas peur à notre futur ex-président. Coquette reconversion que celle de Razzye Hammadi, qui n'aura eu besoin que de deux ans à la tête du MJS pour obtenir une ville de 20000 habitants à fort potentiel de développement. Vous comprendrez pourquoi parlé-je de « parachute doré » dans le titre de ce billet.

vendredi 5 octobre 2007

L'Internationale à toutes les sauces

À la fin de l'été, j'ai eu la chance de pouvoir me rendre à La Rochelle.
Une des choses que j'ai retenu, parmi plein d'autres, c'est la fâcheuse tendance de la majorité MJS à entonner l'Internationale en toute occasion. Habitude et attitude qui m'étonnent, pour ne pas dire plus.


Écrit en 1871 pendant la Commune, ce chant devient plus tard le symbole de la classe ouvrière, et finit hymne de l'URSS de Staline. Plus d'informations historiques.
Ses paroles dénoncent « l'État qui comprime », « la loi qui triche », « l'impôt qui saigne le malheureux » et invitent ceux qui les chantent et qui les écoutent, damnés de la terre et forçats de la faim, à se lever. Je ne vais pas faire un dessin pour expliquer que ce constat n'a absolument plus lieu d'être car il décrit la situation politique et sociale du XIXe siècle dans un contexte révolutionnaire, ce qui n'a donc plus le moindre rapport avec aujourd'hui. L'Internationale est dépassée même dans ce qu'elle prône : « le peuple ne veut que son dû ». Il y a longtemps que nos revendications et propositions ont évoluées, heureusement. L'enjeu n'est plus rendre au peuple ce qu'on lui doit !


Bien sûr, ce chant a une portée symbolique, mais un symbole ne devrait-il pas être utilisé soigneusement, et avec parcimonie ? Quand j'entends le MJS se dire "ouvrier et paysan", j'ai une furieuse impression d'anachronisme galopant. Il faut savoir évoluer en fonction des réalités de son temps, et « le grand parti des travailleurs » n'en n'est plus une. Alors braire l'Internationale, poing levé pour la moitié d'entre vous, parce que le repas est servi, n'est-ce pas aussi étrange que déplacé ?


Évidemment, ce chant constitue une partie de notre héritage, et je ne parle pas de l'oublier ; seulement d'apprendre à faire la part des choses, et d'être capable de remettre en cause certains dogmes (avant le droit de propriété, par exemple) comme : « le chant des socialistes est l'Internationale ».
En plus d'être désuet et ne représenter en rien notre parti, il reste dans mon esprit, qui n'est sûrement pas le seul à faire le rapprochement, l'hymne de l'URSS jusqu'en 1944. Et, désolé, j'ai un peu de mal à accepter qu'on puisse le reprendre à notre compte, tout autant que je ne me fais pas à l'idée qu'un chant puisse constituer le genre humain en qualifiant certains de nos congénères de "corbeaux" et de "vautours".
Mais c'est vrai que, plus goblalement, je ne pourrai accepter aucun chant révolutionnaire, pour la simple, bête et lâche raison que je ne souhaite pas faire la révolution.


Pour paraphraser François Hollande à La Rochelle, le grand soir, c'est fini ! Intervention du Premier Secrétaire qui, d'ailleurs, fut close par votre Internationale. Le grand soir, c'est fini, affirme Hollande, c'est la lutte finale répondez vous en cœur.

mercredi 3 octobre 2007

Petit guide pour tenir ses adversaires dans une association politique

C'est un domaine pointu que celui de l'absolutisme déguisé. Voici quelques consignes à l'attention de ceux qui souhaiteraient adopter ce mode de fonctionnement pratique et efficace pour leur organisation politique !


1re consigne, absolument indispensable. C'est la base fondamentale du système. Avoir des statuts entièrement démocratiques, du moins en première apparence.
Par exemple, y placer la phrase : « la liberté de discussion est pleine et entière au sein de X. » Remplacez bien entendu l'inconnue par le nom de votre organisation.


2e consigne, donner le contrôle aux adhérents, toujours dans les statuts. Vous aurez compris qu'il s'agit seulement de les persuader qu'ils l'ont ! L'objectif est de susciter un réel investissement dans l'association en faisant miroiter la possibilité d'un rôle à jouer, ne serait-il qu'idéologique, au plus haut niveau.
Exemple : « les adhérents définissent l'orientation politique et désignent leurs responsables. »


3e consigne, les autoriser à déposer des textes d'orientation contre le votre. Veillez par contre à ne pas accorder aux perturbateurs intéressés par l'exploitation de cette règle le champ trop libre.
Exemple : « quatre mois avant le choix du texte, le Bureau National en propose un. Les amendements déposés par les fédérations sont adressés dans le délai de deux mois. Après la phase d’amendements, le Conseil National enregistre le ou les textes concurrents. »
D'aspect anodin, cette règle a plusieurs intérêts :


  • elle vous permet de diffuser nationalement votre texte au minimum deux mois avant les autres, ce qui lui procure davantage de visibilité
  • elle vous fait bénéficier d'une légitimité accrue, car votre prose sera le fruit d'un travail collectif, chaque fédération ayant pu rajouter son mot et sa virgule, et ce même si vous refusez toutes les modifications touchant au fond (conseillé) ; alors que les autres textes ne représenteront que leurs auteurs (argument à mettre en avant lors du débat)
  • impose un délai assez serré aux contestaires pour la rédaction de leur torchon

4e consigne, créer un système de contributions. Sortes de mini-textes d'orientation, elles vont permettre aux dissidents de s'exprimer plus souvent (tous les 3 mois, par exemple). Vous devez, à ce stade, vous demander légitimement en quoi cette disposition sert notre objectif, car elle a surtout l'apparence d'une contrainte supplémentaire. Ce qu'est elle est assurément. Mais elle renforce de façon non négligeable le sentiment de liberté des adhérents, dont nous avons déjà évoqué la nécessité précédemment : une personne libre fait moins usage de ses libertés qu'elle ne chercherait à le faire si elle ne l'était pas (phrase à afficher partout).


5e consigne, encadrer soigneusement ce système :


  • N'autoriser que les adhérents disposant de responsabilités nationales à aller défendre leurs contributions dans d'autres fédérations, afin de limiter considérablement leur pouvoir d'action,
  • de préférence, organiser le maximum d'assemblées générales de débat le même jour. Associée à la précédente, cette règle est une arme très puissante : les courants rebelles ne pourront faire acte de présence qu'à quelques AG, dans le meilleur des cas. On veillera bien sûr à regretter l'absence de représentants des contributions minoritaires, en en soulignant la cause : ils sont si peu nombreux... 90 fédérations, ça permet de tenter 30 assemblées/jour sur 3 jours, voir 45 si les dissidents sont coriaces.

6e consigne, veiller à rester au fait de l'évolution des idées et de l'opinion au sein de l'organisation, et s'y tenir de très près. Mettez vos convictions au placard, ce n'est de toute façon pas l'enjeu de l'association, qui est là pour vous procurer le pouvoir et vous servir de tremplin. Vous devez répondre sans relâche aux attentes de vos adhérents et leur affirmer ce qu'ils espèrent entendre. La mutation des partis de votre bord doit être un réservoir intarissable d'idées, afin de constamment proposer du neuf et de donner ainsi une image active et contemporaine des instances dirigeantes.


7e consigne, ne pas faire cavalier seul. Vous devez être en relation avec un vrai parti politique, de préférence important, car il s'agit d'un atout pour recruter de nouveaux adhérents ; c'est l'étape dite de la naissance. Certes, tous les bon partis sont pris, mais si vous faites mine de restreindre votre champ d'action à un certain public, vous pourrez trouver des candidats. Exemple. Autre exemple. Les possibilités sont sans limite, et les minorités un bon filon.
Par contre, une fois que vous aurez le bon parti, revendiquez votre indépendance, criez votre liberté ! Vous êtes à l'adolescence : soumis à vos responsables légaux, mais criant trop hyper fort dès qu'ils sont pas là que vous vous en foutez d'abord parce que vos parents c'est des cons et que de toute façon vous faites ce que vous voulez et que vous avez d'ordre à recevoir de personne et que même si ils vous hébergent et vous nourrissent et ben ils pensent qu'à leur gueule et que ils peuvent jamais vous comprendre tellement ils datent d'un autre siècle ces connards. Putain de merde.


8e consigne, ne pas hésiter à prendre des décisions autoritaires quand le besoin s'en fait sentir, mais éviter de communiquer à leur sujet. Concrètement, si une fédération fait preuve d'insubordination, la suspendre immédiatement et sans préavis, en prenant soin de ne pas en parler et de laisser les nouveaux exclus se révolter dans leur salle de bain. Invoquer une raison à peu près crédible, personne n'ira vérifier si elle est plausible (ah, si, peut-être, en fait...) !
Par exemple, annoncer la mise sous tutelle d'une fédération en affirmant qu'elle n'a pas participé à la campagne en cours et qu'elle ne respecte pas les statuts passera vite et bien. Ajouter un soupçon de complot, comme l'existence de réunions secrètes visant à déstabiliser l'organisation, finira de convaincre les indulgents trouvant la sanction sévère.


9e consigne, effectuer une veille constante : l'organisation doit vivre. Votre site devra être actualisé au minimum une fois par semaine, au mieux une fois par jour, avec des communiqués et des actualités, que personne ne lira mais qui donneront l'impression d'un mouvement actif. Petits conseils rédactionnels. Privilégiez les formules tape-à-l'œil pour dénoncer vos adversaires : « ils démantèlent [quoi que ce soit] », « ils attaquent les citoyens », « c'est un magicien », « c'est une imposture ». Même en ne disposant pas d'une once de demi-influence sur la politique du pays, soyez aussi catégoriques que si vous le dirigiez ou étiez en position de force : « nous refusons ! », « untel doit faire ceci ! ». C'est, bien entendu, vide de sens, mais ça vous permet de vous positionner en tant qu'organisation intransigeante et sûre de ses positions. C'est également vide de sens, mais la majorité des adhérents apprécieront, et c'est la seule chose importante.


Ces 9 préceptes vous permettront sans nul doute d'atteindre le nirvana du pouvoir. Pouvoir sur vos adhérents bien sûr, et pouvoir plus global, au final, si votre parti mère est reconnaissant.
En respectant scrupuleusement ces consignes, vous ou vos successeurs légitimes (et choisis) dirigeront toujours votre parti, 10 ans après que vous l'ayez quitté.

lundi 1 octobre 2007

L'affaire 93...

...ou comment la fédération de Seine Saint-Denis a été suspendue en pleine campagne par les instances nationales du MJS. Je vais essayer de faire état de cette histoire sans être trop subjectif, ce qui pourtant sera le cas, même un petit peu, désolé.


Rien de mieux pour expliquer le point de départ que l'article d'une militante (on excusera son orthographe en la mettant sur le compte de l'émotion).
Quand vous serez suffisamment intrigué, lisez le billet de la fédération 93 qui donne sa version des choses. Il manque tout de même un lien pour compléter la panoplie des points de vue : on a le militant, la fédé, et alors, l'affaire selon le national ? Nada. En effet, l'organisation n'a pas communiqué sur le sujet et reste très discrète à propos de cette exclusion, dont on ne retrouve aucune mention sur le site national. Pas même dans la catégorie « Conseil National des 19 et 20 mai », qui a prononcé la décision. On peut comprendre que ces décisions restent internes, mais quand l'ex-fédération choisit de communiquer dessus, on pourrait aussi attendre un éclaircissement officiel.

Jetons maintenant un coup d'oeil à l'épisode de la mise sous tutelle, parce que c'est l'objet de ce billet, alors quand même.

D'après Valentin Saumier, l'(ex-)Animateur Fédéral de Seine Saint-Denis, la fédération apprend sa situation par le biais de ses représentants au Conseil National du 19/05/07. Les griefs officiels ne sont pas clairs, mais selon la fédération, il s'agit de réticence à faire adhérer de nouveaux membres, d'une campagne peu active, et de l'organisation de réunions secrètes dans des hôtels.

  • Pour le premier point, on peut quand même s'interroger sur la motivation qui est prêtée aux Séquano-Dionysiens (que nous appellerons vulgairement Neuf-Troisiens, pour des raisons évidentes). Quel intérêt à décourager d'éventuels nouveaux adhérents ? En parcourant rapidement les statuts, on comprend vite que plus ils sont nombreux, plus la fédé pèse au niveau national (ou est moins insignifiante, question de point de vue), il faudrait donc expliquer où trouve-t-elle son avantage...
  • À propos de leur campagne, le site du Parti Socialiste 93 évoque, illustration à l'appui, une caravane, et fait état d'une initiative « dynamique et joyeuse ».
    L'interview réalisée par Radio Campus Paris donne aussi un aperçu de la vitalité des militants et témoigne de l'activité de la fédération. Sur le site, les comptes-rendu se suivent, très nombreux. Les horaires de la caravane sont costauds : 10h-17h, 9h-17h, 12h-17h30, 12h-18h, 11h30-16h, 10h30-17h30, 9h30-18h pendant 7 samedi en continu à partir du 3 mars. Plutôt impressionnant, non ? Personnellement, je ne pense pas que j'aurais tenu le rythme.
    Il faut autant souligner l'existence – irrécusable – de leur action que sa qualité, également confirmée par la fédération du Parti Socialiste, jointe au téléphone : « [nous pouvons] témoigner qu'ils ne sont pas restés inactifs ! ».
  • Reste le 3e point, les réunions secrètes dans des hôtels pour décrier l'organisation MJS. Oui, j'ai omis ce détail à l'instant, mais c'était pour entretenir le suspens (rusé comme technique, n'est-ce pas ?). Revenons à nos éléphants : c'est absolument aberrant.
    • Tout d'abord, la liberté de réunion est un droit fondamental. Ainsi, si je souhaite faire une conférence (publique) sur le sujet « la démocratie au MJS », je peux le faire, encore heureux, en toute tranquillité. Je pourrais y dire tout ce que je pense du fonctionnement de notre organisation, et forcément, du coup, du mal (un peu, hein). Qui oserait me le reprocher ? Si j'ai des remarques à formuler, je suis libre de le faire, et même devant du monde, comme l'indique quantité de déclaration, de traités, et de paperasse démocratique dont nos dirigeants ont forcément déjà entendu parler. Et si le MJS me suspendait à la suite de sa tenue, ça ne ferait qu'illustrer à merveille le thème de ma réunion, je les en remercierai presque.
    • Par conséquent, s'il s'agissait en plus d'une réunion secrète, c'est à dire si mon objectif n'était ni de salir ou de nuire à l'organisation, ni d'attirer l'attention sur son cruel manque de transparence, mais de formuler des inquiétudes, réfléchir sur ses lacunes, ou même proférer une (vive) critique, quels seraient mes torts ? Oser remettre en cause l'absence de démocratie totale au sein du MJS ? Ne pas être d'accord ? Exprimer, devant des personnes tierces, des critiques ? Mais, mais...
    Rappelons que la mise sous tutelle ne peut survenir que pour cause de dysfonctionnement grave. Le dysfonctionnement grave, ici, serait de qualifier une réunion comme telle. À noter que j'ai utilisé l'exemple de ma conférence sur la démocratie au MJS. Si je n'ai pas choisi celui de nos amis Neuf-Troisiens, c'est car je ne crois pas à ces histoires de complot dont ils se font les rapporteurs. Choisir un hôtel comme lieu de réunion est aussi coûteux que stupide, et avec toute l'activité qui fut la leur pendant la campagne, n'avaient-ils pas bien autre chose à faire ?
    Mais tout ça n'est que mon opinion, qui vaut ce qu'elle vaut, c'est à dire pas grand chose de plus qu'une opinion. Confrontons un peu les faits, car bien que les instances nationales soient vraiment très fortes, je ne pense pas non plus qu'elles aient monté cette histoire de toutes pièces.

J'ai donc cherché à joindre le MJS pour obtenir une version plus officielle des faits. Seule la responsable de la presse étant, soi-disant, apte à me répondre, je dois patienter quelques jours qu'elle soit disponible, car apparemment en préparation du congrès de Bordeaux. Après de nombreuses relances, on me rappelle enfin. Il ne s'agit d'ailleurs pas de la fameuse responsable, mais d'une personne apparemment bien au courant, qui ne me donnera pas son identité.
Je discute en tant que journaliste dans le magazine de mon lycée, car je n'exclue pas au départ d'y publier cet article (idée maintenant abandonnée, on entre beaucoup trop dans les querelles intestino-intestines du MJS, ce qui intéresserait nos lecteurs de la même façon que l'évolution des revenus des aveugles albinos du Botswana), ce qui ne fut pas de trop lorsque mon interlocuteur me demande, inquisiteur, à quelque titre posé-je ces questions.

Il insiste tout d'abord sur la nuance entre exclusion/suspension et mise sous tutelle quand je fais l'assimilation en lui demandant la motivation officielle de cette décision ; puis il évoque la cause, le fameux « dysfonctionnement grave », qui n'est « bien entendu pas du tout » l'existence de réunions dans des hôtels. Je disais plus haut ne pas penser que les instances nationales aient pu tout inventer. L'inverse est aussi valable : je ne pense pas que la fédération de Seine Saint-Denis ait créé de toutes pièces une telle justification ! Qu'importe, je n'en saurai pas plus sur le sujet. La personne qui me répond invoque un motif tout autre : aucune assemblée générale n'aurait été tenue pendant plus de 6 semaines. Oui mais. Les statuts imposent bien cette fréquence de réunion, mais ne prévoient comme sanction en cas de non-respect que la dissolution du collectif fédéral et l'organisation d'une assemblée générale élective dans un délai d'un mois. La mise sous tutelle est une toute autre chose, comme il me l'a gentiment été rappelé au début de notre entretien : toutes les responsabilités sont retirées des mains des adhérents, et c'est le bureau national qui prend la relève et dirige la fédération. Il y a donc une autre cause, plus grave (si c'est le cas, je n'en serais pas informé), ou non-respect des statuts...
Je lui fait ensuite part de mon étonnement quand au calendrier de cette décision : pourquoi en plein dans les législatives, alors qu'ils militaient avec le Parti Socialiste pour une importante bataille ? Elle aurait été prise à ce moment pour que le MJS soit, justement, en « ordre de marche pour les législatives ». Je ne vois pas bien comment une mise sous tutelle peut servir l'intérêt des socialistes et renforcer une fédération ! Ne devrait-on pas essayer de mettre tous nos désaccords de côté pendant les périodes électorales, afin de se concentrer sur ce qui mérite notre attention ? Quelqu'en ait été la motivation, était-il nécessaire de prononcer cette sentence à ce moment là ?


L'excuse de l'investissement nécessité par la campagne empêchant de faire fonctionner correctement la fédé en parallèle est balayée d'un revers de manche : « les autres fédérations ont réussi sans aucun problème à fonctionner selon les dispositions statutaires de notre organisation, celle-ci a choisi de fonctionner différemment ; nous avons été indulgents pendant de longs mois et à un moment la décision doit s'imposer ».
Car l'absence d'assemblées générales régulières aurait duré « plusieurs mois » et les instances nationales auraient informé à de nombreuses reprises les fautifs, ce qui ne correspond pas à la version des faits de l'ex-animateur fédéral. En m'entendant demander pourquoi la fédération dit ne pas avoir été tenue au courant de ces problèmes, mon interlocuteur change de ton et me demande, soupçonneux, le nom du journal et l'établissement auxquels j'appartiens ! Il affirme ensuite qu'il n'y a pas la moindre obligation de dialogue, et qu'il y a eu suffisamment de « discussions pendant la campagne pour leur rappeler les statuts » ; il était seulement nécessaire de permettre à la fédération de fonctionner à nouveau correctement, ce qu'ils ont fait.


Pour conclure, je cherche à savoir s'il s'agit là du seul motif invoqué : non, « il y en a d'autres ». Mais je ne les connaitrai pas, mon interlocuteur choisissant de respecter un certain secret à propos des délibérations du Conseil National. Je lui demande également sa réaction vis-à-vis des déclarations de la fédération du 93, dont il me confirme avoir pris connaissance : « pas beaucoup de bien ». Mais il ne souhaite pas « chercher à savoir si c'est vrai », une décision a été prise, il faut s'y plier.
Il ne me communiquera pas son nom : « ce genre de choses, c'est interne, je vous renseigne parce que vous nous rappelez de manière incessante [ndr : si ça peut conduire à avoir des réponses, c'est avec grand plaisir !], mais d'habitude c'est confidentiel », et me demandera d'« éviter de faire un article sur la situation car ça pourrait envenimer la vie de cette fédération », tout en me laissant la « responsabilité » de la décision – je lui en suis gré. Partagé entre d'un côté reconnaissance (j'ai eu des explications) et appréhension d'être plus tard accusé de plomber l'organisation, et d'un autre, nécessité de parler de cette décision apparemment (en partie, tout du moins) arbitraire et un peu remonté par les non-dits de mon interlocuteur, je remets mon choix à plus tard, et continue d'écrire cet article sans savoir si il sera réellement mis en ligne (mais si vous lisez ces mots, il l'a été, selon toute vraisemblance).


Après cet entretien, une interrogation me saute à la gueule : aurais-je (pauvrement) disserté sur la liberté de réunion et essayé de faire un bilan de leur campagne... pour rien ? Afin de vérifier si les coups de l'hôtel et du manque d'investissement ont bien existés, rien de mieux que de demander à quelqu'un qui était présent à ce Conseil National des 19 et 20 mai 2007... Pas facile de trouver un volontaire. Mais quand l'un des membres du BN accepte de me dire que le motif des hôtels a bien été utilisé lors du Conseil National, je m'en contente aisément. Il rajoute quand même que la fédération n'est pas exempte de reproches, en ayant choisi de mener ses actions aux côtés de la Ségosphère plutôt que du MJS (on connaît – ou pas – le combat fratricide entre ce fan-club bon à secouer des ballons en chantant "Ségolène, la victoire sera au rendez-vous" et le MJS qui faisait la campagne), ou en manifestant avec la FIDL plutôt qu'avec le cortège de l'organisation lors du CPE. Des reproches déjà plus sensés, dont on se (je me ?) demande pourquoi n'ont-ils pas été avancés par mon interlocuteur ?


Retour à Valentin Saumier, pour lui demander d'où vient vraiment cette histoire hôtelière qui nous intrigue depuis le début. Il se souvient en effet d'une vague histoire lors du meeting de Villepinte : la Ségorectangle avait loué un hôtel pour héberger ses groupies, et des militants du MJS 93 s'y étaient glissés. D'ailleurs, il n'y était pas, un comble : une fédération qui organise des réunions secrètes sans son Animateur Fédéral...
Pour expliquer la décision, il évoque plusieurs différents avec les instances nationales, comme par exemple (toujours) à Villepinte, où ils se firent accuser d'avoir « trahi le MJS » car n'ayant pas participé à la bataille pour les places de devant contre la Ségocube ; ils devaient aider la fédération du PS à organiser le rendez-vous. D'ailleurs, les bonnes relations qu'ils entretenaient avec la Ségotriangle étaient également suspectes. Si on ajoute à ça le fait que la fédération était à tendance Drayiste (au moins, on ne m'accusera pas de sympathie idéologique), la seule restante du courant Gauche Socialiste, on obtient un climat propice à une mise sous tutelle bien sentie.
Cependant, Valentin ne nie pas les reproches formulés par le National : « on a fait des conneries statutaires, pendant les campagnes c'est pas la première chose que je regarde, les statuts on les met entre parenthèses », et reconnait ne pas avoir tenu d'assemblée générale à cette période, mais seulement des réunions informelles. On sait la sanction prévue dans ce cas, qui n'est pas la mise sous tutelle.
Il ajoute qu'on leur aurait également reproché lors du Conseil National d'avoir refusé de faire adhérer des gens précis, qu'ils ne connaissaient pourtant ni d'Eve ni d'Adam !
L'ex-AF réfute par contre l'affirmation de mon interlocuteur du National : ils n'ont jamais été prévenus d'un quelconque manquement, et la nouvelle leur est tombée dessus par surprise.


Concluons enfin. À l'évidence, la fédération de Seine Saint-Denis n'a pas vraiment respecté les statuts pendant la campagne. Cependant, ils ont été punis bien au-delà de ce que prévoyaient les règles qui régissent le MJS, et sous des prétextes grossiers. Qui accorde de l'importance au rythme des assemblées générales en période de campagne ? Ils se sont énormément investis pour faire gagner la gauche (57% pour Royal dans le département), et c'est la seule chose qui aurait du avoir du poids. Oui, ils étaient isolés politiquement avec des convictions qu'ils ne partageaient pas avec le reste du MJS, et alors ? D'autant que Valentin Saumier précise qu'ils essayaient de faire la part des choses entre fédération et courant.
Bien sûr, les relations entre MJS et Ségoboule étaient tendues pour des raisons compréhensibles, et la proximité entre les deux structures dans le 93 a pu être mal vécue. Cela justifie-t-il une telle mesure ?
De plus, que dire aux nouveaux adhérents recrutés pendant la campagne ? Tu es venu au MJS, on a agi ensemble, on a fait tout ce qu'on a pu, on a gagné dans le département, on est virés !
Non, la fédération de Seine Saint-Denis n'est pas exempte de reproches et n'a certainement pas été parfaite, bien que je pense qu'aucune fédération n'ait pu l'être. Ça n'explique ni la mise sous tutelle ni son calendrier : prononcer une telle sanction entre les présidentielles et les législatives est inexplicable ! Il restait une élection à défendre, et le National a choisit de dégoûter les militants à ce moment.
Rien ne leur coûtait d'attendre pour en discuter calmement avec les parties concernées.


Ce ne fut pas le cas, car le but n'était pas de remettre les choses en ordre, mais de virer les emmerdeurs.