vendredi 21 septembre 2007

Une assemblée générale de préparation au congrès

Tous les deux ans, le MJS se réunit en congrès. Je ne vais pas m'étendre sur le fonctionnement de l'organisation, sur lequel je reviendrai dans un prochain billet, mais il faut retenir que tous les membres du conseil national peuvent déposer en prévision de ce rendez-vous une contribution censée donner une idée plus ou moins précise, souvent moins, de la ligne politique de son auteur. Concrètement, il y en a peu, 5 pour le congrès 2007, qui sont ratifiées par le reste des membres du conseil national en fonction de leurs préférences. Les voici.

La fédération du 94 (et d'autres...) a décidé de présenter l'intégralité de ces contributions à ses adhérents pour leur permettre de se forger leur opinion. C'est ainsi qu'elle invite avant chaque congrès des représentants des différentes contributions pour venir défendre leur texte, bien que tous ne puissent pas faire le déplacement, comme ceux des deux dernières, largement minoritaires. Il faut aussi savoir que notre fédération, en gros, est derrière la seconde contribution, et est une des seules à ne pas voter majoritairement pour le courant Transformer à Gauche de Razzye Hammadi et de notre futur président Antoine Détourné. C'est pour cette raison que l'émissaire annoncé de la 1re contribution était... Razzye en personne, venu se battre pour son courant, et sachant qu'il se pointait en terrain (gentiment) hostile.

Plutôt intéressant de faire face au président himself pour parler de fond. Étant en désaccord avec sa contribution, je rédige une intervention plutôt longue qui explique à peu près exhaustivement pourquoi je ne m'y reconnais pas. Un peu de pression : il va falloir tenir face à Razzye ! Je suis content quand arrive le soir de l'assemblée générale, qui va me permettre de donner enfin l'avis que j'ai mis précautionneusement au moins pendant près d'une semaine, par petites touches. Nous sommes près de 45 réunis au siège de la fédé du Parti Socialiste (heureusement que nous ne sommes pas totalement autonomes, à 45 chez l'un d'entre nous, on aurait eu du mal) à attendre avec un peu d'impatience l'arrivée de notre président, en retard comme bien souvent.

On commence quelques minutes plus tard pour ne pas trop perdre de temps, on travaille tous le lendemain, et c'est Maxime qui nous présente la seconde contribution, « Nous ne serons plus la génération des défaites de la gauche », et plus globalement le courant Social-Démocrate. L'intervention est bien menée, et le gong des 10 minutes y met fin. Il est suivi par Jonathan qui parle de la contribution suivante, « Plus utile ». Un peu plus offensif sur la défaite, ce dernier tacle aussi le MJS en citant Antoine qui parlait du besoin d'écouter les minorités, consigne qu'il « devrait d'abord appliquer au sein de notre mouvement ». Les 20 minutes de présentation se sont écoulées. Aucune nouvelle de Razzye. L'ordre du jour évoquant 3 textes, Jonathan se dévoue pour présenter rapidement et tout à fait partialement la 1re contribution. Alors qu'il commence, une porte claque. Le silence. Et c'est sûrement la première fois qu'une telle assemblée est aussi peu ravie de voir un simple adhérent arriver. Il reprend son bref exposé, puis Cidalia, animatrice fédérale et présidente de séance, décide de passer au débat.

Les interventions se suivent et se bousculent dans une ambiance agréable, légèrement refroidie par l'intervention gelée d'une nouvelle militante désireuse de défendre le texte de Transformer à Gauche. Rendons lui justice, le contexte de l'assemblée générale ne prêtait pas à la bonne humeur d'un partisan de Razzye, vivement vilipendé pour son retard. Qui rapidement devient absence. Il n'appelle pas. Michaël prend la parole : Razzye devrait être là, tandis que lui aurait préféré ne pas y être, car il aurait préféré se rendre dans une autre fédération pour défendre la contribution Sociale-Démocrate, ce qu'a refusé le MJS qui a affirmé qu'un simple militant ne pouvait défendre une contribution que dans sa fédération.
Je ne veux pas croire à son défaut, en regardant le texte de quelques pages qui attend, plié en 4, sur un bout de la table. J'y crois encore, je me dis qu'il va arriver d'un instant à l'autre. Chaque crissement de pneu me fait espérer son arrivée : « c'est lui, il est là ! » Cidalia me demande si je veux tout de même intervenir. Mais tout mon tapuscrit s'adresse à Razzye ! Lui ou rien. Rien.

L'assemblée générale se termine doucement. Sandrine, membre du Bureau National, atténue nos mésententes et vient même à déclarer que tout le Parti Socialiste est, au fond et dans une certaine mesure, social-démocrate, pour répondre aux quelques adhérents qui associent ce courant avec un virement à droite du PS. La présidente de l'UNEF Paris XII trouve d'ailleurs que nos divergences sont étrangement peu marquées et que nous semblons tous d'accord ; ce à quoi Jonathan répond immédiatement que si nous étions tous d'accord, il ne serait pas assis à côté de Maxime en train de défendre un autre texte que lui, mais que notre débat aurait effectivement été plus riche en présence de notre président. Il ajoute que le différent est facile à provoquer, par exemple, légaliser le cannabis ? Notre rapport vis-à-vis du libéralisme ? Ces questions provoquent l'effet désiré. Un peu de discorde, pour affirmer notre identité socialiste.

23h, Cidalia clôt les interventions. Il n'est pas venu.

1 commentaire:

Pepito a dit…

Le Razzye est un animal assez sauvage, se déplaçant avec ses congénères,ou seul, il aime se déplacer sur les plateaux télés mais rechigne à se rendre dans des réunions dans le Val de Marne. En effet, les chasseurs val de marnais chassent parfois le razzye à l'Automne, mais cet animal se faisant de plus en plus rare, les chasseurs sont souvent brecouilles...