mercredi 7 novembre 2007

MoDem, l'alliance impossible

C'est en tout cas ce que nous ont seriné les intervenants du 8e congrès du MJS. Niet. Nada. Neni.


Pourquoi ?
Car nous avons, lors de la présidentielle, mis en avant l'argument « Bayrou est de droite », il serait alors incohérent de passer maintenant des accords avec son parti.
Tout d'abord, il faut remettre notre slogan dans le contexte : Bayrou a toujours eu des positions très proches de l'UMP/RPR et, de 2002 à 2007, a soutenu presque toutes les réformes du gouvernement. C'est ainsi que le revirement de ses positions à l'occasion de ces élections a paru pour le moins suspect et a autorisé toutes les hypothèses, dont celle de l'opportunisme, pas la moins plausible. Or la période de campagne n'aide pas à trouver de bonnes justifications à ses adversaires, surtout quand ils inquiètent.
Nous avons donc, moi le premier, usé de cette arme pour soutenir notre candidate auprès des personnes dont la sensibilité se plaçait à gauche.


Cependant, force est de constater que dans l'entre-deux tours, François Bayrou n'est pas retourné au bercail, en indiquant même qu'il ne pourrait pas, à titre personnel, voter pour Nicolas Sarkozy. Il n'a pas non plus cédé aux tentations législatives et ses rangs furent décimé par sa retraite.
Il est clair que ses choix politiques, même s'il est toujours possible de philosopher sur leur sincérité, sont établis. Et que son engagement le 14 octobre au Zénith contre les tests ADN était bien réel. Ainsi que celui en faveur du respect de la loi SRU, et que sa proposition d'intégrer au moins 25% de logements sociaux à tout projet immobilier. Ainsi que sa volonté de réduire la place de l'automobile, et que celle de déconstruire les ghettos au profit de quartiers mixtes. Tiens, ce sont des problématiques locales, auxquelles il me semble que nous souscrivons, et qui prennent tout leur sens à l'approche des municipales !


Alors, est-ce approuver l'intégralité des intentions politiques d'un parti, le MoDem, que de s'y allier ?
Certainement pas, le notre aurait déjà fusionné avec les Verts et le Parti Communiste. Mais force est de constater qu'à ce genre d'échéances, la majorité de nos dissensions n'est pas concernée, et que même si elles peuvent l'être, elles sont mises de côté. Ou au moins, on essaie de le faire.
Évidemment, il y a de grosses divergences dans plein de domaines entre le MoDem et le PS (heureusement) et il n'est pas question de les nier. Mais dans celui qui concerne la politique locale, elles sont limitées. Même économiquement, où nos principales mésententes règnent, la volonté d'interdire les budgets en déficit et de réduire progressivement notre dette concorde bien avec nos projets municipaux. Condamner de fait ces rapprochements au motif de divergences d'ordre programmatique est un argument de facilité complètement hypocrite.


Certes, psychologiquement, c'est plus facile d'aller chercher nos rapprochements à gauche. En adoptant de cette démarche, nous sommes libérés de la crainte de virer à droite qui nous saisit dès qu'une alliance avec le MoDem est évoquée. Pourtant, ça n'a pas plus de sens que d'appréhender une alliance avec le PC par peur de passer à l'extrême gauche ! Un partenaire à bâbord, un à tribord, quelle différence, si la règle de ralliement ne change pas, c'est à dire la souscription à un programme et des valeurs communes ? Allons conclure nos conventions où se trouvent nos convergences idéologiques, pas où se trouvent les partis dont le nom nous rassure.


La démarche d'alliance doit être menée dans chaque ville où des convergences existent entre les deux listes. Je l'ai déjà dit dans un billet précédent, c'est inenvisageable dans la mienne tant le MoDem est plus à droite que l'UMP, mais ça ne doit pas nous empêcher de vouloir associer les électeurs de Bayrou qui ne peuvent accepter ce candidat aux antipodes des valeurs de l'ex-prétendant à la Présidentielle, et qui partagent nos volontés municipales. De fait, il est impossible de se réunir dans certaines villes, car le contexte ne s'y prête pas ou car le MoDem est l'UDF avec un nouveau nom. Dans d'autres, il est important de se poser la question, de prendre des contacts, et de discuter. Personne n'en n'a jamais succombé.


Il est nécessaire de réaliser que la situation a évolué, et que la devise d'hier ne fait pas la politique de demain. Les alliances avec le MoDem doivent être envisageables, au cas par cas, comme les autres, car elles peuvent nous apporter quelque chose, et je ne parle pas du reniement de nos valeurs.

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